Un entrepreneur en voie de créer une marque mondiale
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Il y a 15 ans, l'entreprise de Sean McCormick n'était qu'un petit atelier où quatre personnes fabriquaient des mukluks et des mocassins d'inspiration autochtone.
Aujourd'hui, le président de Manitobah Mukluks emploie 50 personnes, et ses produits sont offerts par 800 détaillantes et détaillants partout au Canada et vendus dans 22 autres pays. Certaines stars d'Hollywood adorent ses chaussures, sa marque ayant même fait l'objet d'un reportage dans le magazine Oprah.
«J'ai débuté en toute simplicité avant de me rendre compte des possibilités d'expansion à l'échelle mondiale», déclare Sean McCormick.
En 1996, il a d'abord ouvert ses portes à Winnipeg, où il échangeait du cuir et des fourrures contre des mukluks faits main par des femmes des Premières Nations. Sean McCormick, qui est Métis, a vite compris que les détaillantes et détaillants raffolaient de ces chaussures en peau rehaussées de petites perles. L'idée d'une entreprise venait de germer.
Après avoir élaboré un plan d'affaires grâce à un programme de promotion de l'entrepreneuriat chez les jeunes autochtones offert par BDC, il a obtenu le financement souhaité et décidé de lancer ses propres activités de fabrication en 1997 à l'âge de 23 ans.
Ses produits ont fait fureur dans les boutiques de cadeaux. En 2007, Sean McCormick rencontrait son partenaire commercial Josh Fine (maintenant vice-président, Ventes et Marketing). C'est ensemble qu'ils ont créé la marque Manitobah Mukluks.
En concurrence avec de grands noms
Ayant à peine 37 ans, il se trouve maintenant en concurrence avec des grands noms tels que Uggs, le fabricant australien de chaussures en peau de mouton, qui peut se payer des campagnes publicitaires de plusieurs millions de dollars pour attirer une clientèle capricieuse.
«Nous ne disposons pas d'un tel budget, déclare Sean McCormick. À la place, nous passons le temps qu'il faut avec nos détaillantes et détaillants pour nous assurer que nos produits et leur histoire soint bien compris.»
Pourtant, l'entreprise n'a pas hésité à adapter sa chaussure traditionnelle afin de répondre aux besoins du milieu citadin. Par exemple, les bottes sont maintenant munies de semelles en caoutchouc résistant à l'abrasion, convenant mieux à l'asphalte.
Sean McCormick affirme que le fait de disposer d'assez de capitaux pour assurer la croissance de son entreprise a joué un rôle primordial dans son succès.
BDC a financé l'expansion de ses installations de Winnipeg. En 2010, l'entreprise a également profité d'un investissement du Fonds CAPE (Capitaux pour la prospérité et l'entrepreneurship autochtone), un fonds d'investissement de capitaux privés de 50 millions de dollars établi par l'ancien premier ministre Paul Martin et 21 sociétés partenaires pour promouvoir l'entrepreneuriat autochtone.
De l'emploi pour les autochtones
Manitobah Mukluks a toujours privilégié le recrutement du personnel dans la communauté autochtone.
«Notre entreprise est fière de contribuer à la renaissance économique de cette communauté. Cela fait partie intégrante de notre façon de mener nos affaires.»
L'entreprise a engagé bon nombre de son personnel par le truchement du Centre de développement des ressources humaines autochtones à Winnipeg.
En 2010, l'entreprise a également lancé le Storyboot Project, un programme de partage des profits avec les artisanes et artisans autochtones, visant la production de bottes de première qualité en quantités limitées. Les profits sont partagés avec les personnes âgées et les artisanes et artisans.
Manitobah Mukluks fait de bonnes affaires, mais comme la plupart des entreprises du secteur de la vente au détail, elle doit composer avec une économie imprévisible, les fluctuations du dollar canadien et les goûts changeants de la clientèle.
Pour surmonter ces obstacles, Sean McCormick s'est promis d'affiner ses compétences en gestion et de solliciter l'avis d'une ou un coach de BDC Services-conseils.
«Il a fallu que j'accepte de ne pas pouvoir tout contrôler.»
«La gestion d'une entreprise, c'est un apprentissage sans fin. D'après moi, on ne peut rien tenir pour acquis, et c'est ça la beauté de la chose!»
Leçons apprises
- Travaillez avec un plan d'affaires complet et mettez-le à jour constamment.
- Assurez-vous que vos produits et services sont bien en évidence dans un marché déjà saturé.
- Prenez le temps qu'il faut pour donner envie aux détaillantes et détaillants d'acheter vos produits.
- Procurez-vous le capital nécessaire à la croissance de l'entreprise.
- Recrutez de jeunes talents afin de dynamiser votre entreprise.
- Faites appel au point de vue objectif d'une ou un coach pour vous guider en affaires.