Les gains d’efficacité à l’interne: la clé du succès pour cette entreprise de moulage
Mike et Carmi Mooser, co-propriétaire, Airwood Flooring Accessories
La hausse des coûts de la main-d’œuvre, la concurrence des produits importés et la flambée des prix des matières premières et des coûts de l’énergie ne sont que quelques-uns des enjeux financiers auxquels Airwood Flooring Accessories, située à Niagara Falls, a dû faire face ces dernières années.
«Ce sont des coûts que nous ne pouvons pas répercuter sur notre clientèle. Notre entreprise doit les absorber, et ils réduisent nos marges. Pour relever ces défis, nous examinons nos processus internes pour repérer de possibles gains d’efficacité», explique Carmi Mooser, copropriétaire de l’entreprise avec son mari Mike.
Airwood est spécialisée dans la production de produits de haute qualité fabriqués au Canada. Carmi et Mike Mooser veulent être des employeurs équitables et concurrentiels, et développer leur entreprise de manière ambitieuse, mais viable. Ce n’est pas facile dans une économie qui exerce autant de pression sur les petites et moyennes entreprises.
«Nous constatons que ces coûts augmentent constamment et qu’ils peuvent parfois être volatils», explique Carmi Mooser.
Airwood n’est pas la seule entreprise à être confrontée à ces défis. Un sondage mené en 2023 auprès de plus de 1 200 propriétaires d’entreprise a révélé que 66 % ont subi des hausses de coûts plus importantes que prévu au cours de l’année écoulée. Par ailleurs, 64 % ont déclaré que la hausse des coûts a eu des répercussions négatives sur leur entreprise.
Les pratiques de gestion financière et l’accent mis sur l’efficacité permettent à l’entreprise de rester stable
Pour que cela fonctionne, Mike, qui a une formation en comptabilité, surveille de près les finances de l’entreprise. L’établissement du budget étant la pierre angulaire d’une stratégie de gestion financière, il examine les données sur une base quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle et annuelle.
«Mike observe les chiffres en permanence, c’est-à-dire le chiffre d’affaires, le résultat net, les marges, les coûts fixes, les coûts variables, explique Carmi Mooser. Nous devons prévoir l’évolution des ventes et ce que nous pouvons faire en fonction des circonstances.»
De plus, en mettant l’accent sur l’efficacité opérationnelle, le couple est parvenu au fil des ans à instaurer une culture de l’amélioration continue.
En 2019, l’entreprise se heurtait à des difficultés de croissance et devait optimiser sa production. L’équipe d’Airwood a alors entrepris un projet de cartographie de ses processus avec BDC, afin de repérer les moyens de rendre les opérations de l’entreprise plus efficaces.
«Notre travail exige beaucoup de main-d’œuvre et nous voulions incorporer de nouvelles technologies dans nos activités, ajoute la copropriétaire. L’équipe de BDC Services-conseils nous a aidés à présenter visuellement notre processus de production d’un évent dans notre atelier et à déterminer combien d’étapes étaient nécessaires pour effectuer le travail du début à la fin.»
Le couple s’est rendu compte que le personnel consacrait beaucoup d’efforts à déplacer des produits non finis d’un endroit à l’autre de l’atelier, ce qui constituait du travail inefficace et onéreux.
«Cela a vraiment confirmé que nous avions besoin d’une technologie appropriée qui nous permettrait d’éviter le plus grand nombre possible de ces points de contact», explique l’entrepreneure.
Le nouvel équipement a changé la donne
Les copropriétaires ont décidé de contracter un prêt auprès de BDC pour investir dans une nouvelle fraiseuse à bois à commande numérique comprenant un changeur d’outil. Cette machine permet d’accomplir dans un seul endroit tout le travail à exécuter sur un panneau de bois.
«Elle a permis de réduire les points de contact de 22 à 12. Nous avons donc une capacité bien plus importante pour découper un panneau plusieurs fois plutôt que de le transporter sur des chariots dans l’atelier et de le découper selon différents processus sur différentes machines», explique Carmi Mooser.
Avec ce nouvel équipement, le couple a repensé les flux de travail et a formé le personnel à d’autres tâches, ce qui donne un personnel plus polyvalent. L’entreprise a également doublé sa capacité de production et augmenté ses revenus de 30 %.
Carmi Mooser fait remarquer que l’investissement dans cette nouvelle technologie coûteuse n’était pas sans risque. «C’était une nouveauté pour nous, et il y a eu une courbe d’apprentissage importante. Il nous a fallu environ six mois pour voir que c’était un énorme succès.»
Des avantages inattendus ont aussi été obtenus. «Les gains d’efficacité se sont répercutés dans d’autres domaines et sur de nouveaux produits que nous n’aurions pas été en mesure d’offrir si nous n’avions pas investi dans cet équipement. Notre nouveau plan de marche sera fabriqué entièrement sur les machines à commande numérique.»
À propos d’Airwood
Après avoir vendu son entreprise florissante de vente au détail de revêtements de sol en 1998, Cosimo Sgambelluri, le père de Carmi, a créé Airwood Flooring Accessories, une entreprise qui produisait des évents en bois fabriqués à la main dans une petite menuiserie à Pelham, en Ontario. Les évents en bois sont vendus aux propriétaires de maisons et aux entrepreneures et entrepreneurs qui les utilisent pour couvrir les tuyaux d’aération des planchers.
Lorsque sa fille et son mari Mike Mooser ont repris l’entreprise, ils ont transféré les opérations dans une usine de fabrication technologiquement avancée de 232 mètres carrés à Niagara Falls. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 16 personnes à temps plein, dont la plupart travaillent dans l’entreprise depuis des années.
En 2013, Airwood a élargi sa gamme de produits pour offrir des moulures d’évent en bois assorties, fabriquées à partir de planchers de bois franc préfinis. L’année prochaine, l’entreprise lancera un plan de marche assorti qui constituera son troisième produit.
Technologie et viabilité: les deux priorités sur la planche à dessin
L’amélioration de la technologie dans l’atelier est une priorité pour les deux prochaines années. «Nous aimerions mettre en ligne un système ERP qui nous permettrait d’exploiter les données disponibles dans notre équipement. Cela nous aiderait à comprendre comment nous pouvons encore améliorer l’efficacité de nos processus», déclare Carmi Mooser.
Le système ERP faciliterait également la gestion financière. «Nous avons de belles feuilles de calcul pour nos budgets quotidiens, mensuels, trimestriels et annuels. Ces données sont utiles, mais elles ne sont pas en temps réel. Nous devons donc manier ces feuilles de calcul en ajoutant les coûts du bois du mois courant, les sommes à verser, les sommes à recevoir, etc. Cela exige beaucoup de travail de notre part, car notre système actuel ne peut pas extrapoler ces informations. Un système ERP pourrait incorporer un programme qui nous permettrait de connaître la marge actuelle et le coût de fabrication d’un produit en temps réel.»
Airwood se penche également sur la décarbonisation, mais l’entrepreneure précise que des procédés plus écoénergétiques nécessiteront d’investir dans de nouvelles installations. Pour réduire la dépendance de l’entreprise à l’égard des combustibles fossiles et les effets de la volatilité des coûts énergétiques, le couple envisage d’installer un système de chauffage par rayonnement à partir du plancher, ainsi que des panneaux solaires, et aimerait acquérir un système de dépoussiérage amélioré qui réduirait considérablement la consommation d’énergie.
«Nous sommes optimistes quant à la croissance future de notre entreprise. Nous prévoyons des phases de croissance de deux à cinq ans. Si les choses tournent aussi bien que nous l’espérons, nous serons prêts», affirme Carmi Mooser.