À quoi doivent s’attendre les propriétaires d’entreprise du Canada pour 2026?

Une année de résilience et de transformation

Malgré un environnement économique incertain, les entreprises canadiennes ont fait preuve de résilience en 2025. Selon nos estimations, la croissance du PIB réel canadien est restée positive à 1,2 % pour l’année, soutenue en grande partie par une consommation des ménages soutenue et un marché de l’emploi stable.

Pour 2026, l’économie canadienne montre des signes d’optimisme prudent, mais l’incertitude mondiale et les défis nationaux continueront de façonner le paysage commercial. Dans l’ensemble, nous prévoyons que l’économie canadienne connaîtra une croissance légèrement plus lente de 1 % pour l’année.

Ces prévisions sont basées sur les conditions actuelles et pourraient être révisées à la hausse si un accord est conclu avec les États-Unis. Elles pourraient également être révisées à la baisse si de nouvelles barrières commerciales sont érigées.

L’économie canadienne continue de fonctionner dans un environnement mondial fragile, dominé par l’incertitude avec nos deux principaux partenaires commerciaux: la Chine et les États-Unis. En tant que grand producteur de ressources naturelles doté d’une économie ouverte, le Canada subira les effets négatifs de l’incertitude commerciale et des ralentissements prévus dans ces grandes économies. 

Sur le plan intérieur, la consommation des ménages représente environ 60 % du PIB, année après année. Elle est particulièrement importante dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, car une consommation plus élevée a un effet positif sur les investissements des entreprises.

Si les baisses de taux amorcées en 2024 ne peuvent compenser les effets des tensions commerciales, elles peuvent néanmoins alléger la pression sur les ménages et les entreprises. Cela permettra à la consommation de rester positive. Toutefois, freinée par une faible croissance démographique et un niveau de confiance inférieur à celui des dernières années, cette dynamique sera limitée.

Avec un ralentissement de la croissance économique, ces perspectives restent difficiles pour de nombreuses entreprises. Les marges restent faibles et l’optimisation des opérations restera essentielle dans un contexte de pressions commerciales et d’incertitude économique persistante.

Comment bien commencer 2026?

Gérez vos finances de manière rigoureuse

Dans un contexte de faible croissance, les entreprises canadiennes devront gérer avec soin leurs marges pour rester en bonne santé. Les coûts d’exploitation continuent d’augmenter, ce qui fait de l’amélioration de la productivité une priorité absolue.

Évaluez la santé globale de votre entreprise

Connaître vos forces et vos faiblesses est essentiel pour renforcer votre résilience. Pour vous aider, nous avons créé un outil gratuit d’évaluation de la gestion de votre entreprise. Essayez-le dès maintenant pour identifier rapidement les améliorations à apporter et optimiser la gestion de votre entreprise.

Restez attentif à l’évolution de l’économie canadienne

L’économie canadienne connaît actuellement des changements importants qui créeront des occasions intéressantes pour les PME.

Le gouvernement canadien s’efforce d’accélérer les projets d’intérêt national qui ouvriront de nouvelles perspectives pour les entreprises locales. Il s’agit notamment d’importants projets d’infrastructure et d’énergie.

La hausse de la demande en électricité représente une autre occasion. Les entreprises de services publics lancent des projets visant à transporter l’électricité, à alimenter les centres de données et à soutenir le développement de l’IA. Les entreprises canadiennes seront bien placées pour faire partie de leurs chaînes d’approvisionnement.

Enfin, le secteur de la défense devrait connaître une expansion en 2026 et au-delà. Les entreprises qui parviennent à s’intégrer à la chaîne d’approvisionnement nationale du secteur profiteront de ces investissements.

La productivité restera essentielle

Avec des prévisions de croissance économique positive, mais modeste pour 2026, les PME se retrouvent dans une situation délicate: elles doivent absorber les hausses de coûts tout en restant concurrentielles sur les prix.

Malheureusement, de nombreuses entreprises choisissent d’attendre que l’orage passe dans ce contexte difficile. Pourtant, même si vous ne pouvez pas contrôler ce qui se passe à l’extérieur de votre entreprise, vous pouvez agir à l’interne pour améliorer vos marges et rester compétitifs.

Le premier pas consiste à réduire le gaspillage. Qu’est-ce que le gaspillage? Le gaspillage est présent dans toutes les fonctions de l’entreprise.

Il peut s’agir de gaspillage dans les opérations:

• les déplacements inutiles
• surproduction de mauvaise qualité

Et il peut s’agir de gaspillage dans les processus:

• double saisie
• des réunions qui auraient pu être remplacées par des courriels
• manque de formation

Réduire le gaspillage permet d’augmenter la rentabilité, de stimuler les ventes, d’améliorer l’expérience client et même d’accélérer la mise en marché.

Clarifier les processus

Un autre domaine prioritaire devrait être la mise en place de processus clairs et communs. Chaque membre de l’équipe doit comprendre son rôle et ses objectifs. Vous devez savoir qui fait quoi, quand et comment. Cela peut être documenté et consigné par écrit, mais ce n’est pas obligatoire. Ce qui compte, c’est la clarté. Notre expérience démontre que lorsque les processus sont bien définis, des gains d’efficacité importants peuvent être réalisés, ce qui se reflète dans les résultats financiers.

Investir pour gagner en efficacité

La technologie est l’un de vos alliés les plus puissants pour optimiser votre entreprise et réduire vos coûts.

Cela peut être aussi simple que de délaisser les feuilles de calcul, de se débarrasser du papier et de la saisie manuelle des données, ou d’utiliser un système de comptabilité en ligne. Vous pouvez également utiliser des robots conversationnels pour répondre aux questions courantes du service clientèle.

Nous voyons également des situations où une entreprise a acheté un logiciel il y a quelques années, mais ne l’utilise pas à son plein potentiel. Il est facile d’y revenir et d’en tirer le maximum.

Il existe également des solutions plus complexes, allant des lignes de tri et des chaînes de montage aux machines-outils. La robotique et l’automatisation sont plus accessibles que vous ne le pensez et peuvent augmenter considérablement la productivité et la précision, tout en libérant votre personnel pour des tâches plus intéressantes.

N’oublions pas non plus les outils d’IA pour les tâches générales. L’IA n’est pas une solution miracle, mais elle offre des avantages significatifs qui sont disponibles dès aujourd’hui. Une façon de l’envisager est de considérer que vous offrez à chaque membre de votre personnel une ou un stagiaire. Pensez à ce que vous demanderiez à ces stagiaires de faire:

• Rédiger des documents (courriels, offres d’emploi, procédures)
• Répondre automatiquement à votre clientèle à l’aide de robots conversationnels
• Automatiser le traitement des factures

Si tout le monde apprend à l’utiliser et bénéficie d’une légère augmentation de sa productivité, l’entreprise dans son ensemble peut devenir plus productive et plus rentable.

Pour des fonctions plus avancées, plusieurs logiciels existants intègrent maintenant des capacités d’IA. Vos applications actuelles pourraient offrir des fonctionnalités que vous ne connaissez pas.

Toutes les entreprises ne peuvent pas se lancer dans des grands projets avec l’IA. Mais si vous avez un problème complexe à résoudre, beaucoup de données et accès à l’outil adéquat, l’IA pourrait être une solution.

Comment bien commencer 2026?

Profitez des nouvelles déductions pour amortissement

Le budget fédéral 2025 a annoncé une « superdéduction à la productivité », qui permettra une dépréciation accélérée (déduction intégrale la première année) des actifs d’entreprise jusqu’en 2030. Cette mesure s’applique au coût des actifs suivants:

• machines et équipements de fabrication et de transformation
• équipement de production d’énergie propre ou d’économie d’énergie et véhicules zéro émission
• aux actifs améliorant la productivité, tels que les brevets, les infrastructures de réseaux de données et les ordinateurs
• les dépenses en capital pour la recherche scientifique et le développement expérimental

La planification fiscale est toujours très complexe. Cette mesure pourrait ne pas s’appliquer à votre entreprise, mais si vous envisagez de réaliser un investissement en 2026, cette déduction pourrait vous permettre de le récupérer rapidement, en partie. Nous conseillons aux propriétaires d’entreprises d’en discuter avec leur comptable ou leur spécialiste des finances afin de maximiser les avantages pour leur entreprise.

Approfondissez vos connaissances en matière d’IA

Nous avons récemment lancé un cours en ligne gratuit et un programme dédié pour offrir de l’aide aux propriétaires d’entreprise à adopter l’IA et à améliorer la cybersécurité dans leur entreprise. Lorsqu’elle est utilisée à bon escient, l’IA peut être un puissant facteur de productivité.

Utilisez les indicateurs de l’efficacité de votre entreprise

De bons chiffres de l’emploi devraient fournir une aide à la croissance du revenu disponible, ce qui favorisera la reprise de la consommation dès que la confiance des ménages sera rétablie. Les entreprises capables de réagir rapidement et de manière rentable, c’est-à-dire les plus efficaces, seront celles qui profiteront le plus de la reprise de la consommation.

Découvrez si vous en faites partie grâce à notre outil de comparaison de l’efficacité de la main-d’œuvre.

Une vague de transferts d’entreprises est en vue au Canada

La croissance par acquisition est un levier éprouvé pour renforcer la résilience et améliorer la rentabilité dans un contexte de croissance modérée. Nos recherches montrent que les entreprises qui rachètent une autre entreprise sont plus rentables que les entreprises similaires qui ne l’ont pas fait.

Plus de 60 % des petites et moyennes entreprises sont dirigées par une personne âgée de 50 ans ou plus. Avec de nombreux propriétaires d’entreprises qui se préparent à prendre leur retraite et le taux directeur proche de 2 %, l’environnement pourrait être idéal pour les entrepreneures et entrepreneurs qui privilégient cette stratégie.

Pourtant, l’achat d’une entreprise est souvent négligé, car de nombreux propriétaires d’entreprise ont un état d’esprit « bâtisseur » et ne pensent pas automatiquement à acheter une autre entreprise. D’autres pensent qu’ils sont trop petits ou que c’est trop complexe.

Mais les acquisitions ne sont pas réservées aux grandes entreprises. En fait, les acquisitions de petites entreprises sont moins complexes et moins coûteuses, ce qui réduit le risque global et augmente le rendement du capital investi.

Cela dit, l’incertitude économique complique le processus de négociation. Les acheteuses et acheteurs doivent désormais prendre en compte beaucoup plus de facteurs pour se prémunir contre les risques futurs. Et les vendeuses et vendeurs ont également plus de travail à faire pour protéger leurs opérations contre les aléas économiques.

Si vous cherchez à acquérir une entreprise sur ce marché, vous pouvez essayer d’obtenir un billet du vendeur plus important ou mettre en place une clause d’indexation sur les bénéfices futurs. Un billet du vendeur (également appelée financement par le vendeur) est un prêt que la partie vendeuse accorde à la partie qui achète pour l’aider à financer la transaction. Quant à la clause d’indexation sur les bénéfices futurs, il s’agit d’un accord selon lequel une partie du prix d’achat n’est payable qu’après la clôture et n’est versée que si certaines conditions sont remplies.

L’incertitude actuelle rend certes plus difficile de prédire l’évolution des marchés, mais une acquisition bien planifiée peut en réalité être un excellent moyen de trouver des opportunités de croissance dans un marché difficile.

Comment bien commencer 2026?

Réduisez les risques grâce à une structure de financement adaptée

Le changement de propriétaire est un bouleversement important pour une entreprise, et la période qui suit la transaction peut être mouvementée. Les deux parties d’une transaction ont tout intérêt à s’assurer que le montage financier de la transaction soit bien adapté à l’entreprise afin de pouvoir soutenir la période de transition.

Comme indiqué ci-dessus, le financement par le vendeur est un moyen d’intégrer de la flexibilité dans une structure de financement. Les capitaux externes, lorsqu’une acheteuse ou un acheteur vend une participation dans l’entreprise à des investisseurs externes, et le financement mezzanine, qui est un type de financement non garanti, peuvent également contribuer à renforcer la flexibilité.

Votre montage financier doit vous procurer une marge de manœuvre suffisante pour traverser la période d’instabilité qui suit la transaction. Veillez à la planifier dès le début de votre processus de transition.

Élaborez un plan de succession

Nous voyons beaucoup d’entreprises canadiennes dont les propriétaires vieillissants n’ont pas de plan de relève. En général, il faut deux ans à une ou un propriétaire pour finaliser sa sortie.

Avoir un plan de relève vous aidera à déterminer le type de sortie que vous souhaitez, à vous assurer d’obtenir le meilleur prix pour votre entreprise, et à mener à bien le processus. Surtout à une époque où tant de propriétaires cherchent à prendre leur retraite, avoir un plan peut faire la différence entre une transition réussie et un échec.

Capital de risque: naviguer entre prudence, innovation et l’évolution en matière de liquidité

L’écosystème du capital de risque (CR) a maintenu une approche prudente en 2025, dans un contexte d’incertitude qui touche l’ensemble de l’économie canadienne. Malheureusement, cette incertitude devrait se poursuivre en 2026, car plusieurs fondatrices, fondateurs, investisseuses et investisseurs attendent de voir si les exemptions tarifaires prévues par l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) seront maintenues.

Tout comme l’année précédente, les investisseuses et investisseurs ont privilégié un nombre réduit de transactions, mais de plus grandes envergure, en misant sur des entreprises de qualité. Dans un environnement caractérisé par des contraintes de capital et une forte incertitude, nous prévoyons que cette tendance se poursuivra en 2026.

L’IA devrait également rester en vogue. L’élan vers une productivité et une efficacité accrues se poursuit dans l’ensemble de l’économie, ce qui pourrait favoriser l’adoption de l’IA. Mais les investisseuses et investisseurs pourraient faire preuve de prudence, car la menace d’une bulle dans le secteur plane sur les marchés.

Les rendements du secteur des sciences de la vie ont surpassé ceux des secteurs des technologies de l’information et de la communication et de l’énergie et des technologies propres. Les déficits de financement persistants au stade de l’amorçage et aux stades ultérieurs ont constitué un défi pour le secteur, qui a été identifié comme l’un des domaines prioritaires dans l’Initiative de catalyse du capital de risque et de croissance annoncée dans le budget 2025. Ces investissements supplémentaires pourraient contribuer à atténuer ces lacunes dans le financement des entreprises du secteur.

En ce qui concerne les sorties, la pénurie de premiers appels publics à l’épargne s’est poursuivie tout au long de l’an 2025, tandis que le marché des fusions et acquisitions est resté au ralenti. Les entreprises restant privées plus longtemps, d’autres sources de liquidité ont commencé à émerger. La croissance rapide du marché secondaire en est un excellent exemple. Nous prévoyons que la demande sur le marché secondaire restera forte, les investisseuses et investisseurs continuant à rechercher des occasions de convertir leurs investissements en liquidité au cours de l’année à venir.

La baisse des taux d’intérêt, qui s’établissent actuellement à 2,25 % au Canada, pourrait avoir un impact positif sur l’écosystème. Jusqu’à présent, le secteur du capital-investissement, qui connaît un rebond depuis 2024, en a été le principal bénéficiaire de cette baisse. Cette dynamique positive devrait se poursuivre, les taux d’intérêt restant relativement bas.

Une attention croissante portée à la souveraineté et à la sécurité nationale

L’incertitude géopolitique et la sécurité nationale auront un impact sur l’écosystème canadien du capital de risque en 2026.

Le gouvernement a alloué 6,6 milliards de dollars à la stratégie industrielle de défense afin d’améliorer l’accès au capital, de stimuler la recherche et l’innovation, de renforcer les chaînes d’approvisionnement nationales et d’augmenter les stocks de ressources essentielles. Cette approche encouragera l’innovation à double usage, favorisant les technologies qui servent à la fois les secteurs civil et militaire. Les capacités avancées en matière d’IA, de cybersécurité, d’informatique quantique, d’interface humain-machine et de matériau de pointe devraient être de plus en plus recherchées pour optimiser les opérations de défense.

L’écosystème canadien du capital de risque continue de dépendre des capitaux étrangers, en particulier aux étapes ultérieures. Les tensions commerciales augmentent les risques de retrait de ces investissements sur le marché canadien. Dans ce contexte, il est important que nous travaillions avec des partenaires pour réduire cette dépendance et améliorer l’accès aux capitaux provenant de sources nationales.

Comment bien commencer 2026?

• Le budget 2025 comprenait des réformes aux encouragements fiscales pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). Ces changements pourraient avoir un impact sur les entreprises en démarrage. Il pourrait être judicieux de discuter de ces changements avec votre comptable et vos conseillères et conseillers afin de comprendre leur impact sur votre entreprise.
• La rationalisation des opérations et l’efficacité des processus restent la clé du succès dans un environnement où les capitaux sont relativement limités. Il est tout aussi important de se concentrer sur une gestion intelligente des liquidités et des pratiques commerciales saines que de respecter votre feuille de route, en particulier pour les entreprises qui doivent faire face à un cycle de financement plus long.