Comment la technologie augmente la productivité de votre entreprise sans que de nouvelles embauches soient nécessaires
Le Canada connaît actuellement une baisse de la participation au marché du travail. En 2024, 23 % de la population active du Canada aura 65 ans et sera prête à prendre sa retraite, tandis que les personnes qui ont reporté leurs études postsecondaires dans le contexte de la pandémie retourneront aux études au lieu d’entrer sur le marché du travail.
Les entreprises en ressentent les conséquences. Plus de la moitié (55 %) des propriétaires d’entreprises augmentent leurs heures de travail et ont tout de même dû reporter ou refuser de nouvelles commandes, ce qui entraîne une perte de ventes.
Heureusement, selon Leon van der Poel, conseiller d’affaires principal, BDC Services-conseils, les entreprises de toutes tailles de presque tous les secteurs peuvent utiliser la technologie pour accroître leur productivité sans avoir à embaucher.
«Je connais un restaurant indien de Surrey et un restaurant de sushis de Toronto qui utilisent des robots pour faire le service, dit-il. Vous commandez sur un iPad, et un robot apporte la nourriture. La location d’un serveur robotisé peut coûter environ 1 000 $ par mois, ce qui est à peu près équivalent, voire inférieur, au salaire d’une personne embauchée. Pour un secteur qui a du mal à trouver du personnel, ce type de technologie pourrait être déterminant.»
Un autre excellent exemple est le secteur manufacturier canadien, qui a été durement touché par la pénurie de main-d’œuvre et par la recherche de personnel de remplacement pour les opérateur.trices de machines qui partent à la retraite.
«La fabrication est l’un des secteurs où il est le plus facile de commencer à mettre en œuvre la technologie pour augmenter la capacité de production, explique M. van der Poel. De nombreuses entreprises commencent à se demander comment les technologies numériques peuvent les aider, et celles qui sont plus avancées cherchent des technologies plus sophistiquées, comme l’intégration machine, l’impression 3D, la réalité augmentée et virtuelle, et la robotique.»
3 étapes pour utiliser la technologie afin de surmonter la pénurie de main-d’œuvre
Pour les entreprises qui cherchent à accroître la productivité de leurs équipes actuelles, M. van der Poel présente trois étapes clés à suivre.
1. Établir des objectifs précis et clairs
«Lorsque je demande aux propriétaires d’entreprises quels sont leurs objectifs, 99 % disent vouloir augmenter les revenus et les profits, explique M. van der Poel. C’est facile de dire que vous voulez doubler les revenus de votre entreprise en cinq ans, mais encore faut-il déterminer ce que cela signifie et comment atteindre votre objectif.»
Déterminer comment vous comptez y arriver vous aidera à établir le type de technologie qui vous sera utile. Si la voie vers des revenus plus élevés est l’augmentation de la production, une certaine automatisation pourrait être nécessaire. Si l’objectif est d’accélérer la livraison, cela pourrait impliquer un logiciel d’optimisation des processus ou le déploiement d’appareils physiques comme des drones.
2. Évaluer chaque étape de vos processus d’affaires
Il peut y avoir de nombreux points de processus dans votre entreprise où la technologie peut aider à atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé. Selon M. van der Poel, il est important de réfléchir aux répercussions de tout changement.
Il précise: «Disons que votre entreprise a récemment adopté une plateforme de commerce électronique. Tout à coup, vous passez de 50 commandes par semaine à 50 par jour. Votre objectif de croissance des revenus pourrait être atteint, mais avez-vous suffisamment de produits pour remplir ces commandes? Comment allez-vous choisir les articles et emballer toutes les commandes avec votre équipe?»
Dans un tel cas, explique M. van der Poel, une entreprise pourrait envisager d’utiliser des systèmes dorsaux automatisés qui transfèrent les commandes directement dans le système comptable, tout en mettant à jour les stocks et en imprimant les étiquettes. Parallèlement, elle pourrait acheter des robots ou des véhicules guidés automatisés (VGA) pour transporter les marchandises dans l’entrepôt. Ensemble, ces éléments permettent de réduire les coûts de traitement et d’offrir un service plus rapide.
C’est ce genre de pensée globale qui mène au troisième et dernier point.
3. Éviter de présumer que la technologie ne peut pas améliorer votre entreprise
Selon M. van der Poel, des propriétaires d’entreprises hésitent à adopter les technologies parce qu’elles leur sont inconnues, ou pensent qu’elles ne s’appliquent pas à leurs activités. Or, selon lui, il y a toutes sortes de façons inattendues dont les technologies peut contribuer à une entreprise.
Il mentionne l’exemple des services sur le terrain, comme la plomberie, l’électricité ou les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, où des entreprises envoient quotidiennement du personnel sur les lieux de travail.
«Les entreprises qui offrent de tels services doivent composer avec la gestion des feuilles de temps et des horaires complexes, qui se fait encore souvent sur papier et à la main, explique M. van der Poel. C’est un processus non seulement fastidieux, mais aussi sujet à des erreurs et à des inexactitudes. Cela peut entraîner un décalage entre la fin d’un travail et sa facturation, avec une incidence directe sur les flux de trésorerie.»
La solution? M. van der Poel suggère un logiciel de géorepérage, qui fonctionne un peu comme un système de sécurité à domicile. À l’aide de la technologie GPS et d’une plateforme comme Google Maps, l’utilisateur.trice peut dessiner à distance une clôture virtuelle autour d’un emplacement géographique. Le géorepérage est ensuite programmé pour déclencher une réponse lorsqu’une application mobile installée sur le téléphone intelligent d’un.e employé.e traverse le périmètre. Il peut déclencher automatiquement le chronomètre lorsqu’un camion arrive sur un chantier et s’arrêter lorsqu’il part. Les technicien.nes pourraient aussi avoir des applications qui génèrent automatiquement les factures dès que le travail est fait, et même faire payer la clientèle par des canaux numériques sur place.
«Éveillez votre curiosité à l’égard de la technologie, conseille M. van der Poel. Faites des recherches sur ce qui existe et faites preuve d’ouverture à l’égard du changement. Regardez ce qui se passe depuis le début la pandémie. Les entreprises ont dû adopter des technologies pour poursuivre leurs activités. Maintenant, les propriétaires adorent leurs outils de vidéoconférence et leurs plateformes de commerce électronique et ne peuvent plus s’en passer.
Favoriser une culture d’entreprise axée sur la technologie pour s’adapter aux pénuries de main-d’œuvre
En 2020, le Canada était l’un des pays les plus branchés à Internet, mais ses petites et moyennes entreprises sont encore très prudentes quant aux dépenses en technologie.
«Comparativement aux États-Unis et à l’Europe, les entreprises canadiennes ont peur d’adopter les technologies, explique M. van der Poel. Elles voient les nouvelles technologies comme étant risquées. Honnêtement, cette mentalité est l’un des plus grands obstacles à la croissance des entreprises canadiennes.»
Un autre facteur qui empêche souvent les entreprises d’adopter les technologies est le coût, mais M. van der Poel souligne que le prix des solutions de pointe chute rapidement de nos jours.
«Prenons les robots serveurs, dit-il. Il n’y a pas si longtemps, cette technologie aurait coûté des dizaines de milliers de dollars, mais maintenant, vous pouvez la louer pour le prix d’un paiement de voiture.»
Les technologies qui appartenaient autrefois à la science-fiction sont maintenant facilement accessibles sur le marché et la pénurie de main-d’œuvre ne se résorbe pas. Selon M. van der Poel, il n’y a aucune raison d’attendre.
«Même la plus petite entreprise peut accroître considérablement sa productivité et sa capacité grâce à un modeste investissement dans la technologie, ce qui lui permettra d’alléger le fardeau de l’équipe interne sans avoir à recruter et à embaucher.»
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