Lettre économique mensuelle
Mais que se passe-t-il avec le dollar canadien?
Le dollar canadien est en chute libre, se situant maintenant à peine à 0,73 $US. Il faut remonter au début de la pandémie, il y a deux ans et demi, pour voir un taux de change aussi faible entre le dollar canadien et américain. Une telle faiblesse du huard par rapport à la devise américaine favorise les exportations.
Le taux de change entre le dollar canadien et toute monnaie étrangère flottante est déterminé par les forces de l'offre et de la demande. Le marché des changes, comme tout autre marché d’actifs, témoigne des attentes envers l’avenir. Et comme d'autres marchés d'actifs, tel que le marché boursier, il affiche une importante volatilité et son évolution est notoirement difficile à prévoir.
Toutefois, certains indicateurs comme les prix des produits de base, la différence entre les taux d'intérêt à court terme et l’incertitude économique, sont plutôt bien corrélés au taux de change canadien et suivent assez fidèlement l’évolution de la devise canadienne.
Prix des produits de base
Les industries des ressources naturelles représentent environ 10 % de l'économie du Canada, alors qu'elles comptent pour environ 40 % des exportations. Le marché boursier canadien est aussi fortement tributaire des produits de base. Les fluctuations de la demande de produits de base, incluant évidemment le pétrole dont le prix est fixé globalement en dollars américains, expliquent donc une partie de la volatilité du taux de change Canada/États-Unis (CAD/USD).
Les prix des produits de base ont commencé à se corriger ces derniers mois sur fond de ralentissement économique. L’inflation frappe partout et s’accompagne d’un resserrement synchronisé important des conditions financières, ce qui accentue les craintes de récession mondiale et, de surcroît, la baisse de la demande pour plusieurs produits de base.
L’effet économique du choc initial de l'invasion de l’Ukraine et des sanctions contre la Russie, un important producteur de matières premières, s'estompe également un peu plus chaque jour. Le prix des produits énergétiques (incluant le pétrole) a chuté de presque 30 % depuis leurs sommets de mi-juin. La cause : les craintes d’une forte diminution de la demande qui s'intensifient. Le bois d’œuvre a reculé de moitié depuis les derniers six mois, en raison de la montée des taux d’intérêt qui se répercute sur le marché de l’habitation et de la construction.
Bien que les enjeux de l’offre demeurent importants, les corrections de prix des matières premières devraient se poursuivre dans les prochains mois et maintiendront ainsi le dollar canadien faible par rapport à la devise américaine.
Le différentiel des taux d'intérêt
L'écart entre les taux d'intérêt à court terme, en tant que moteur du taux de change, avait été essentiellement neutralisé dès le début de la pandémie. La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada, qui ont abaissé leurs taux directeurs pour les ramener au plancher, ont toutes deux eu recours à l'achat massif d'actifs pour soutenir davantage les faibles taux d'intérêt à peu près au même moment.
Aujourd’hui, l’histoire est bien différente. Quoique les taux continuent de bouger en tandem, de part et d’autre de la frontière, les anticipations de leurs points culminants sont assez différentes. La Réserve devra vraisemblablement devoir hausser encore davantage le taux directeur, qui pourrait s’approcher des 5 % en 2023, afin de réduire l’inflation qui percole encore dans l’économie américaine.
Au Canada, on s’attend à ce que le taux culmine autour de 4 %. Les dernières données sur l’inflation canadienne montrent effectivement des signes encourageants et que les fortes hausses de prix sont probablement derrière nous—ce n’est pas le cas aux États-Unis où les mesures d’inflation fondamentales sont reparties en hausse en août.
L’économie canadienne est plus sensible aux hausses de taux à cause de la structure de son marché hypothécaire et du niveau d’endettement des ménages. La politique monétaire de la Banque du Canada devrait donc s’avérer plus efficace pour freiner l’inflation. Par conséquent, le différentiel entre les taux de court terme aux États-Unis et au Canada devrait s’accentuer, ce qui est déjà pris en compte dans le marché obligataire. Voilà un autre facteur qui pèse sur la devise canadienne et qui maintiendra le huard faible dans les prochains mois.
Incertitude, risque et marché boursier
La volatilité du marché est un indicateur de l'appétit pour le risque, de l’incertitude économique mondiale et de l'anticipation de l'inflation. Le VIX, l'indice représentant la volatilité du marché - communément appelé l'indice de la peur - a atteint un pic de 82,7 au début de la pandémie. Le marché boursier a récupéré rapidement les pertes occasionnées par l'annonce du premier confinement mondial avant d’entamer une nouvelle phase de ralentissement en 2022.
L’indice de la volatilité est lui-même beaucoup plus instable car les bouleversements et des perturbations se manifestent plus fréquemment dans ce nouvel environnement postpandémique.
L’incertitude a pris de l’ampleur ces derniers mois. La politique zéro Covid de la Chine, qui plonge des régions en confinement ici et là, jumelée à l’invasion de l’Ukraine, aux tensions en Taiwan et à la crise énergétique qui sévit en Europe, sont autant d’éléments qui contribuent à la montés de cette incertitude. Les craintes de récession mondiale grandissent également devant les resserrements agressifs des conditions de financement.
Dans ce contexte, la demande pour des devises refuges augmente. C’est évidemment le cas pour le dollar américain—valeur historiquement plus sûre. Cette volatilité se reflète donc négativement sur le taux de change canadien, non pas nécessairement à cause de la dépréciation du huard, mais parce que le billet vert s'apprécie.
En fait, relativement aux autres devises des grandes économies, le dollar canadien s’en tire plutôt bien. Le huard a reculé de 8 % depuis le début de l’année, c’est beaucoup moins que le recul de 15 % de l’Euro, de 20 % du Yen japonais et de la Livre sterling anglaise.
Alors, où se dirige le dollar canadien?
Le huard continue de perdre des plumes alors que le prix de nombreuses matières premières, dont le pétrole, chute. Les craintes d'une récession mondiale gagnent du terrain et la Fed devra probablement relever ses taux plus haut que la Banque du Canada pour maîtriser l'inflation.
Toutes ces forces continueront probablement à peser sur le dollar canadien au cours des prochains mois et à favoriser la devise américaine. Le taux de change devrait continuer à osciller dans la fourchette de 0,70-0,75 $ US pendant un certain temps. Un huard plus faible favorise généralement les exportations canadiennes au détriment des importations. Cela devrait tempérer quelque peu le ralentissement économique au Canada, mais les gains seront probablement limités, car l'économie américaine est également en train de ralentir.
Les hausses de taux d'intérêt commencent à peser sur l'économie canadienne
L’économie canadienne a fait preuve de résilience jusqu’à présent. À l’amorce du dernier trimestre de l’année, ses défis continuent toutefois de s’accumuler. Les gains s’avéreront de plus en plus difficiles alors que les hausses de taux d’intérêt se sont accélérées pendant l’été et que l’impact des hausses initiales fait encore son chemin.
L’économie aura néanmoins su tirer son épingle du jeu au début du troisième trimestre, ayant en effet poursuivi son expansion en juillet avec une hausse surprise du PIB réel (+0,1 % par rapportà juin). En août, Statistique Canada prévoit une croissance atone de 0 %. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une performance louable pour l’économie canadienne comparativement aux autres grandes économies du monde.
Le troisième trimestre de 2022 devrait ainsi se conclure par une croissance annualisée du PIB réel légèrement au-dessous de 1 %.
Situation précaire des ménages
Une solide croissance économique repose essentiellement sur les épaules des ménages. C’est d’autant plus vrai dans le contexte économique actuel de taux d’intérêt et d’inflation élevés qui diminue leur pouvoir d’achat. D’ailleurs, le haut taux d’endettement des ménages canadiens rend l’économie du pays plus sensible aux mouvements de la politique monétaire que chez nos voisins du sud par exemple.
La richesse nette des ménages a fortement diminué au deuxième trimestre 2022. Cette chute de près de 1 000 milliards de dollars est d’ailleurs la plus importante de l'histoire. Cette perte de richesse découle des baisses importantes survenues sur les marchés boursiers, obligataires et immobiliers. Ce phénomène pourrait peser lourd sur la consommation, car les gens dépensent généralement moins lorsque la valeur de leurs actifs diminue. D’autant plus que les consommateurs sont de plus en plus inquiets face à l’avenir. Ces derniers auront donc davantage tendance à repousser les achats discrétionnaires.
L’endettement des ménages canadiens par rapport au revenu disponible est reparti en hausse à 181,7 % au deuxième trimestre—soit deux points de plus que le niveau qui prévalait pour les trois premiers mois de l’année. Cette augmentation implique que la croissance du crédit a dépassé celle des revenus. Les hausses plus rapides des taux d’intérêt au troisième trimestre et celles attendues d’ici la fin de l’année devraient toutefois ralentir le rythme des emprunts.
L’inflation en baisse
La situation n’est certes pas idéale, mais il y a de bonnes nouvelles. D’une part, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation ralentit. L’IPC a reculé de 0,3 % en août, par rapport à juillet, et était même en deçà de son niveau de juin.
L’inflation aura vraisemblablement atteint son sommet en juin, à 8,1 % comparativement à 7,0 % en août. Les données du mois d’août sont d’autant plus rassurantes qu’il s’agit de la première baisse enregistrée dans les mesures d’inflation fondamentale depuis la réouverture de l’économie—signe que la politique monétaire restrictive a eu l’effet escompté.
Même si les hausses du taux d’intérêt depuis le début de l’année (+300 points de base) commencent finalement à se refléter sur les prix de manière plus générale au pays, la Banque du Canada devrait procéder à une hausse supplémentaire le 26 octobre prochain.
Le taux de chômage a baissé en septembre
Autre bonne nouvelle du mois : le taux de chômage a reculé à 5,2 % en septembre, alors que l’emploi total a peu varié (+21 000 emplois créés).
Malgré les pertes des derniers mois, qui totalisent 92 000 depuis mai, le marché du travail demeure pourtant tendu au pays. En juillet, le nombre de postes vacants a à peine diminué sous la barre du million. La vague de départs à la retraite s'est poursuivie en septembre, pendant que les étudiants retournaient sur les bancs d’école.
Le salaire moyen continue de monter en flèche avec une variation annuelle de 5,2 % au pays, ce qui devrait tempérer l’effet négatif de perte de richesse et de l’inflation sur la consommation.
L’impact pour votre entreprise
- L’économie canadienne semble s’être maintenue en territoire positif au troisième trimestre malgré l’inflation et les hausses de taux d’intérêt. Toutefois, le délai de transmission des hausses de taux par la Banque du Canada gênera davantage l’activité économique d’ici la fin de l’année. Si vous opérez dans un secteur dont la consommation est plus discrétionnaire ou encore financée par emprunt, vous ressentirez l’effet du ralentissement plus tôt que tard.
- L’effet de richesse engendré par la bonne performance des marchés résidentiels et boursiers pendant la pandémie s’érode rapidement face au repli causé par les hausses de taux d’intérêt. Ceci devrait contribuer à modérer la demande davantage dans les prochains mois.
- Le marché du travail demeure sous pression au Canada, ce qui contribue à augmenter les salaires malgré le recul de l’emploi qui se trame depuis quelques mois. Le ralentissement s’avère plus mitigé dans ce contexte et demeure favorable à une croissance modeste.
L’économie américaine flirte avec une récession
Selon l’organisation mandatée pour définir officiellement les cycles économiques américains, les États-Unis ne sont toujours pas en récession. Même si tout n’est pas noir, les perspectives économiques sont préoccupantes de l’autre côté de la frontière et un ralentissement prononcé chez notre principal partenaire d’affaires pourrait ralentir l’économie canadienne davantage.
Un troisième trimestre positif est primordial
Selon la définition générale - deux trimestres consécutifs de produit intérieur brut (PIB) négatif - les États-Unis sont entrés en récession en 2022. À l’image du C.D. Howe au Canada, le Bureau national de la recherche économique américain définit les récessions comme une baisse prononcée, persistante et généralisée de l'activité économique. C’est également la définition privilégiée par les économistes de BDC.
Nonobstant la terminologie utilisée pour décrire ce qui se trame présentement aux États-Unis, le troisième trimestre s’avérera déterminant.
Plusieurs indicateurs, dont le PIB, témoignent d’un ralentissement économique aux États-Unis (voir même d’une récession). Pourtant l’économie américaine a créé 263 000 emplois supplémentaires encore en septembre, portant le total pour l’année à 3,8 millions jusqu’à présent. Peut-on parler de récession sans perte d’emploi massive?
Confrontée à une inflation toujours trop élevée et le resserrement agressif de la politique monétaire américaine, la vigueur du marché du travail n’est toujours pas suffisante pour raviver la confiance des consommateurs et des investisseurs.
La plus récente estimation du modèle GDPNow de la Réserve fédérale d’Atlanta pour la croissance du PIB réel au troisième trimestre de 2022 est de 2,7 %. Si l’estimé venait à se matérialiser et que l’inflation continue à se modérer, on pourrait voir un regain d’optimisme chez les Américains ce qui devrait stimuler la consommation qui stagne depuis plusieurs mois maintenant.
Le manufacturier perd encore de l’élan
L'activité économique dans le secteur manufacturier a augmenté en septembre selon l’indice ISM, mais ralentit. L’indice a perdu deux points de pourcentage par rapport à août pour se chiffrer à 50,9%. (Un indice supérieur à 50 indique que le secteur est en expansion). Il s’agit du plus faible niveau atteint depuis mai 2020, soit au cœur de la pandémie COVID-19.
L’emploi et les nouvelles commandes se sont même contractés selon le rapport—signe évident que la demande ralentit.
Un dollar américain fort; ce nouvel obstacle
La force du dollar américain pourrait compliquer les choses un peu plus pour l’économie américaine. Un dollar fort est un nouvel obstacle important pour la production industrielle et ce même si le phénomène devrait contribuer à l’atténuation de l’inflation dans les prochains mois.
Les produits fabriqués aux États-Unis deviennent plus chers et moins attrayants à l’exportation. D’ailleurs, à l’inverse, la force de la devise poussera nombreux consommateurs et voyageurs américains à dépenser ailleurs que dans leur mère-patrie.
L’inflation américaine ralentit à pas de tortue
L’inflation aux États-Unis était à 8,3 % en août. Contrairement au Canada, l’indice des prix à la consommation était toujours en hausse au dernier relevé en dépit de la baisse importante des prix de l’essence. L'indice pour l'ensemble des produits, à l'exclusion des produits alimentaires et de l'énergie qui sont notoirement volatils, a augmenté de 0,6 % en août. Il s’agit d’une hausse plus importante que l’augmentation de juillet.
La lutte à l’inflation de la Réserve fédérale américaine pourrait s’avérer plus ardue que celle de la Banque du Canada. Les ménages américains sont moins endettés que leurs penchants canadiens et la structure hypothécaire du pays est telle que 90 % des hypothèques sont fixes pour trente ans.
La Réserve fédérale a rehaussé son taux directeur de 75 points de base en septembre l’apportant ainsi à parité avec le taux de la Banque du Canada. Toutefois, il est fort probable que le taux américain culmine à un niveau supérieur au taux canadien dans le contexte actuel.
L’impact pour votre entreprise
- Les États-Unis flirtent de plus en plus avec le spectre d’une récession. Un ralentissement plus prononcé de l’activité économique chez nos voisins du sud pourrait toutefois accélérer le ralentissement qu’on attend au Canada. Les estimations pour le troisième trimestre de l’année demeurent encourageantes jusqu’à présent.
- La situation s’avère de bon augure dans les circonstances pour les exportations canadiennes qui devraient bénéficier de la force du dollar américain.
- La demande du secteur manufacturier américain ralentit ce qui laisse présager un ralentissement du secteur au Canada également. D’ailleurs, historiquement les industries canadiennes plus sensibles au développement des États-Unis sont l’industrie manufacturière, le commerce de gros et de détail.
Ne misez pas trop sur la récente baisse des prix
Les principaux indices de références du pétrole brut ont glissé à leur plus bas niveau depuis le début de l’année. Le Brent s’échangeait à 82,5 $US le baril et le WTI est même descendu jusqu’à 77 $US le baril à la fin septembre. Les prix du brut ont donc reculé d’environ 35 % par rapport à leurs sommets de juin, soit il y a à peine quatre mois.
Oui, la demande ralentit
Le risque d’effondrement de la demande pour le pétrole brut s’accentue alors que les économies du monde entier entament leurs ralentissements. Les craintes qu’une récession mondiale frappe en 2023 demeurent la principale cause de la baisse des prix du brut enregistrée sur les marchés présentement.
Les exportations chinoises ont déjà commencé à ralentir devant la menace de récession américaine qui affaiblit la demande pour leurs produits. La Chine, le principal importateur de pétrole au monde, multiplie également les confinements régionaux à la moindre éclosion et entend maintenir sa politique stricte de zéro Covid encore longtemps.
Cette mesure aura des impacts négatifs sur la croissance économique du géant manufacturier pour le reste de l’année et probablement pour une bonne partie de 2023.
La force du dollar américain en ces temps incertains ralentit encore davantage la demande de brut. (Un dollar US fort réduit la demande de pétrole en le rendant plus cher pour les acheteurs utilisant d'autres devises.)
Des prix tirés vers le bas
L’Administration américaine de l’information sur l’énergie estime que l’offre de brut est supérieure à la demande depuis juillet et pourrait le rester d’ici la fin de l’année. Ce qui explique d’ailleurs la glissade des prix ces derniers mois.
Mais l'offre excédentaire ne devrait pas durer encore bien longtemps. Le manque d’investissement, les faibles niveaux de capacités de production inutilisée et les inventaires en baisse pointent vers un marché du pétrole déficitaire dans les prochains mois, malgré une demande qui s’annonce au ralenti.
L’offre toujours tendue
L’OPEP (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) et ses alliés avaient d’ailleurs réagi rapidement aux baisses de prix du brut le mois dernier en annonçant des coupures de production de l’ordre de 100 000 barils par jour, dès octobre. Or, à la rencontre du 5 octobre, le cartel s’est entendu pour réduire la production de pétrole de deux millions de barils par jour dès le mois prochain.
Il s’agit de la plus importante réduction du groupe depuis 2020. Au début de la pandémie, l’OPEP et ses alliés avaient réduit leur production de 10 millions de barils par jour. La dernière réduction annoncée représente donc tout de même 20 % de cette mesure extraordinaire, alors qu’une récession mondiale demeure un risque et non une certitude à ce stade-ci.
La réaction de l’organisation face à la glissade récente des prix maintiendra une pression haussière sur le prix d’un baril de brut. Cette décision va à l’encontre de l’Administration américaine qui, depuis plus d’un an, presse l’Arabie Saoudite d’augmenter la production pour favoriser une détente des prix. D’autant plus que les États-Unis puisent dans leur réserve stratégique depuis près de douze mois (même avant l’embargo sur le pétrole russe) dans une tentative de freiner les hausses et d’apporter un peu de répit à l’inflation.
En bref…
Les risques accrus d'une récession dans le monde entier pousse le dollar américain à la hausse ce qui rend donc les prix du pétrole encore plus dispendieux qu’habituellement pour les importateurs de brut.
On s’attend ainsi à un ralentissement de la demande d'énergie, ce qui accroît le potentiel de baisse des prix. Toutefois, le risque de nouvelles perturbations de l'offre est plus grand et maintiendra les prix élevés au cours des 12 prochains mois. Le fort niveau d'incertitude rend les investisseurs réticents à investir, alors que les inventaires sont en baisse et que l’OPEP et ses alliés, déterminés à réduire encore davantage la production de brut, semblent s’entêter à maintenir le prix du baril autour de 90$ US.
Nouvelle hausse de taux attendue en octobre
Les efforts de la Banque du Canada commencent à porter fruit. Le ralentissement économique semble s’être amorcé au Canada et l’inflation ralentit. C’est également le cas des mesures d’inflation fondamentale favorisées par la banque centrale. La hausse générale des prix demeure toutefois toujours trop importante et certains facteurs internationaux pourraient raviver une pression haussière sur les prix comme la force du dollar américain et le resserrement de l’offre de pétrole. Le scénario selon lequel la Banque du Canada procédera à une autre augmentation de taux le 26 octobre apparaît toujours le plus probable dans ce contexte.
Le dollar canadien toujours en baisse
La correction des prix du marché des produits de base et l'incertitude ont pesé sur le taux de change. Le dollar canadien s'est échangé jusqu'à 0,73 $US à la fin de septembre.
Pour plus de détail sur les mouvements de la devise canadienne, consultez l’article principal de la Lettre économique de ce mois-ci.
La confiance des entreprises se maintient
Face à l’incertitude grandissante, le niveau de confiance des entreprises a peu varié, et se maintient faible. En septembre, l'indice à long terme du Baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) était toujours au-delà la barre de 50 à 52,4.
Un indice supérieur à 50 implique qu’il y a une majorité d’entreprises optimistes quant à l'avenir que l’inverse.