Lettre économique mensuelle
Boom inflationniste: les prix des matières premières vont-ils se stabiliser en 2022?
La récession engendrée par la pandémie et la reprise qui a cours encore aujourd’hui ont mis en avant-plan de nouvelles préoccupations économiques pour de nombreux entrepreneurs. Parmi celles-ci, la forte hausse des produits de base.
Si ces augmentations procurent généralement des avantages commerciaux au Canada, et donc à sa croissance économique, elles s’avèrent un enjeu de taille pour plusieurs entrepreneurs. Est-ce que ces hausses de prix continueront en 2022?
Instabilités sur les marchés et hausse des prix généralisée
Les prix des produits énergétiques se rapprochent de plus en plus de ceux qui prévalaient en 2014, avant l’effondrement du secteur pétrolier et gazier canadien qui aura mené le pays en récession technique. Les variations de prix du bois d’œuvre évoluent en montagnes russes. Les prix des métaux poursuivent sur leur lancée et la facture d’épicerie pèse de plus en plus lourd dans le portefeuille des consommateurs.
Sans surprise, la flambée des prix s’explique principalement par le déséquilibre entre l’offre et la demande. La volatilité des prix des produits de base devrait toutefois s’atténuer à mesure que ces déséquilibres se résorbent. Bien que la situation devrait commencer à s’améliorer cette année, on ne prévoit pas de retour à la normale en 2022.
1. Produits énergétiques
La reprise économique mondiale entraîne une forte demande en produits énergétiques. Lorsque la forte demande de la saison froide sera passée et que la production recommencera à augmenter, les prix de nombreux produits énergétiques devraient baisser pour s’établir à des niveaux plus stables, bien que supérieurs à ceux auxquels nous étions habitués avant la pandémie.
Depuis la mi-2020, la consommation de pétrole dépasse la production. La réouverture des économies a propulsé la demande d’énergie et donné lieu à une crise énergétique en Europe et en Asie. Afin de contrer la pénurie de gaz naturel, plusieurs pays se sont tournés vers le pétrole et le charbon afin de répondre à leurs besoins.
La production devrait continuer à augmenter dans le courant de l’année, mais elle ne réussira à rehausser les inventaires seulement qu’à la fin de 2022. Les prix des produits énergétiques devraient donc se maintenir élevés, voire augmenter, à court terme. Ils devraient toutefois amorcer leur correction à la baisse plus tard cette année.
2. Métaux et minerais
La majorité des métaux (non précieux) ont connu une année exceptionnelle. D’une part, l’engouement record pour la consommation de biens, très métaux-intensifs comme les voitures, les électroménagers et l’équipement électronique, aura soutenu la demande pour la plupart des métaux en 2021. L’offre de métaux est restreinte et les inventaires accumulés ces dernières années se sont rapidement écoulés.
Cette année, les consommateurs devraient graduellement substituer une part de leurs dépenses en consommation de biens, dopée par les confinements à répétition, par la consommation de services. Le ralentissement de l’économie chinoise, le plus important acteur sur le marché des métaux, devrait aussi calmer la frénésie de la récente demande.
Par contre, l’offre continuera à être limitée tant et aussi longtemps que les prix de l’énergie resteront élevés. L’industrie de la métallurgie et de la fabrication de produits métalliques sont hautement énergivores. Face aux prix actuels, des usines et des fonderies n’ont d’autre choix que de fermer. C’est le cas de l’aluminium en Chine et du zinc en Europe. Ainsi, les prix de nombreux métaux se maintiendront près ou légèrement au-dessus des prix observés récemment, mais un allègement devrait survenir dès le début de 2023.
3. Bois d’œuvre
Les variations extrêmes de prix sur le marché du bois d’œuvre auront alimenté les conversations en 2021. Le prix du bois semble fortement influencé par l’évolution de la pandémie. Au début mai 2021, le prix des planches de bois franc de longueurs variées valait plus de six fois celui affiché en avril 2020. Les prix se sont atténués momentanément pendant la saison estivale avant de rebondir au début de l’automne alors que le variant Delta prenait d’assaut les États-Unis et les inondations en Colombie-Britannique rendaient impossible le transport de marchandises.
La montée du télétravail et les confinements à répétition ont généré de nouveaux besoins immobiliers. Les mises en chantier et les rénovations ont ainsi atteint des records pendant la pandémie, de part et d’autre de la frontière canado-américaine. L’élan du secteur résidentiel est en grande partie attribuable à l’augmentation du revenu disponible des ménages et à la faiblesse des taux d’intérêt, soutenus par les politiques fiscales et monétaires. La demande restera vigoureuse en 2022, mais ralentira par rapport au sommet de l’an dernier.
L’ère du « cheap money » tire à sa fin et devrait se refléter sur le marché de l’habitation – et donc du bois d’œuvre – dans les prochains mois. Rappelons également que les tarifs à l’importation de bois canadiens ont doublé pour les Américains, passant de 9 à 18 % en novembre.
L’offre demeurera restreinte dans les prochaines années à cause des infestations d’insectes et de la hausse des feux de forêt qui appauvrissent la ressource un peu plus chaque année. Le marché du bois d’œuvre pourrait encore une fois être marqué par d’importants soubresauts de prix qui devraient toutefois se stabiliser plus tard cette année, une fois l’endémie atteinte au Canada et aux États-Unis et que les taux se soient relevés de leurs niveaux planchers.
4. Produits agroalimentaires
Bien que l’inflation des denrées alimentaires touche davantage les consommateurs que les entreprises, les hausses de prix des aliments ont tout de même des répercussions sur celles qui n’œuvrent pas dans une industrie directement liée à l’alimentation; se nourrir est un besoin fondamental dans lequel il est en effet plus difficile de couper.
Les consommateurs adapteront alors leurs dépenses en fonction de la facture d’épicerie. Selon plusieurs experts, l’inflation alimentaire se poursuivra en 2022.
Outre les problèmes de chaînes d’approvisionnement, les pénuries de personnel dans l’industrie de la transformation agroalimentaire, le ralentissement de la production exacerbé par les mesures sanitaires et les coûts élevés d’énergie, les régions agricoles ont connu des conditions météorologiques difficiles – incluant l’été très sec au Canada.
Ainsi, même si on s’attend à une hausse des salaires en 2022, celle-ci ne sera pas suffisante pour contrebalancer complètement l’inflation alimentaire prévue cette année.
L’impact pour votre entreprise
- Le prix des produits énergétiques devrait se corriger en seconde partie d’année seulement. Si votre entreprise est très énergivore, essayez de voir comment vous pouvez améliorer vos opérations afin de réduire vos besoins en énergie. Même si les prix se réviseront cette année, la transition énergétique vous sera favorable à plus long terme.
- Les ménages devront ajuster leurs budgets pour faire face aux hausses de taux d’intérêt et à l’inflation alimentaire, ce qui pourrait ralentir la demande pour certains biens ou services.
- La consommation de biens et l’engouement dans le secteur résidentiel devraient se tempérer cette année, mais demeureront élevés. La situation se reflétera sur les marchés du bois et des métaux dont les prix resteront élevés sans toutefois augmenter à la vitesse exceptionnelle de 2021.
L’économie canadienne a dépassé son niveau prépandémique
Bonne nouvelle: la croissance a continué à se renforcer au cours du dernier trimestre de 2021 et amené son PIB à atteindre en novembre son sommet prépandémique de février 2020. Cependant, c'était avant que le variant Omicron et la dernière vague de COVID-19 ne frappe le Canada et entraîne de nouvelles mesures sanitaires pour y faire face.
Le produit intérieur poursuit son ascension
Le produit intérieur brut réel a crû de 0,6 % en novembre, après un autre solide gain de 0,8 % en octobre. La croissance était généralisée dans l’ensemble des industries et touchait autant la production de biens que l’offre de services. Seulement trois industries sur la vingtaine recensée par Statistique Canada ont ralenti pendant cette période. Le bilan est bien au-delà des attentes de nombreux analystes, surtout considérant l’impact des inondations qui ont touché la Colombie-Britannique en novembre dernier sur le transport de marchandises.
Les secteurs de l’hébergement et de la restauration ont repris du poil de la bête en novembre. Après deux mois de recul, les restaurants et des bars ont finalement profité (+2.0 % par rapport à octobre) de la levée des limites de capacité. Les voyageurs ont pour leur part contribué à la forte amélioration (+7,1 %) des services d’hébergement.
Il reste encore beaucoup de chemin à faire avant que les secteurs les plus durement touchés par la pandémie ne se remettent sur pied. Omicron accentuera vraisemblablement davantage les inégalités sectorielles qui ont marqué cette récession.
Recul de l’emploi: la faute à Omicron
Le marché du travail débute 2022 sur une note plus amère, bien que prévue. L’emploi a reculé en janvier, enregistrant une première baisse nationale en huit mois. Les pertes d’emploi se sont concentrées dans les secteurs les plus touchés par la pandémie à ce jour – l’hébergement et la restauration (-113 000), et l’industrie des arts et de la culture (-48 400 emplois).
Parallèlement, c’est aussi en Ontario (-145 700) et au Québec (-63 000) que les pertes se sont davantage manifestées – les deux provinces étant celles qui avaient mis en place plus de contraintes en janvier. La situation devrait toutefois commencer à s’améliorer dès février grâce à l'atténuation de certaines mesures sanitaires.
Taux d’intérêt: à vos agendas, 2 mars 2022
La table est mise pour une première hausse du taux directeur par la Banque du Canada en mars. L’inflation, qui a grimpé à 4,8 % en décembre, a ainsi atteint un sommet de trente ans. Sans surprise, il y avait encore trop d’incertitudes en janvier quant à l’importance et la durée qu’aurait Omicron sur la reprise économique canadienne pour alors hausser les taux, même s’il ne semble plus y avoir beaucoup de marge de manœuvre excédentaire dans l’économie.
Les données sur l’impact de la dernière vague de restrictions seront encore rares au moment où la Banque centrale canadienne devra prendre sa décision, mais l’économie devrait alors être presque complètement rouverte au pays.
Avant Omicron, l’environnement d’affaires connaissait un bon air d'aller. La confiance des entreprises et leurs intentions d’investissements et d’embauche pointaient toutes vers le vert. Une fois les dernières restrictions levées, la confiance devrait rebondir fortement et continuer à stimuler la productivité des entreprises canadiennes.
L’impact sur votre entreprise
- L’économie a poursuivi son élan cet automne, mais la multiplication des restrictions sanitaires depuis ce temps retardera la reprise cet hiver avant de rebondir au printemps.
- Malgré un important repli de l’emploi causé par Omicron, les besoins en main-d’œuvre demeurent aigus. D’ailleurs, ces dernières mises à pied s’avéreront plus temporaires que pendant les vagues précédentes.
- Préparez votre entreprise aux hausses de taux d’intérêt. Que vous ayez des projets d’investissement ou non, vous en ressentirez l’effet dans les prochains mois, car les hausses de taux jumelé à l’inflation diminueront le pouvoir d’achat des ménages.
Croissance américaine: année record en 2021
L’économie américaine a connu une croissance exceptionnelle de 6,9 % au quatrième trimestre de 2021, selon les premières estimations. Cette performance, qui aura largement compensé la contraction de 3,4 % en 2020, hisse le PIB à 5,7 % pour la dernière année, établissant un record datant d’il y a presque 40 ans.
Bien qu’il soit difficile, voire impossible, que l’activité américaine poursuive un tel rythme, les perspectives de croissance restent solides.
La forte consommation pousse les entreprises à augmenter leurs inventaires
Le principal moteur de croissance au quatrième trimestre provient de l’accroissement des inventaires. Les commerces ont dû regarnir leur stock pour répondre à la forte demande de biens.
Au-delà des périodes de confinements qui auront freiné les dépenses en services au profit des dépenses en biens, la consommation a été dopée en 2021 par les mesures de relance extraordinaires de la politique budgétaire et les taux d’intérêt très faibles. La hausse des inventaires est responsable de plus de 70 % de la croissance totale du quatrième trimestre.
Entre les deux dernières vagues du virus qui ont frappé les États-Unis, soit Delta à la fin de l’été et Omicron à la fin décembre, la consommation a eu le temps de reprendre fortement (+3,3 % par rapport à T3). On s’attend toutefois à un ralentissement en ce début d’année, surtout depuis l’avènement d’Omicron, alors que les ventes au détail avaient déjà commencé à reculer en décembre (-1,9 % par rapport à novembre).
L’effet d’Omicron sur l’économie américaine devrait se répercuter sur la croissance en janvier, qui devrait repartir en hausse dès février alors que le nombre de cas baisse aussi rapidement qu’il a monté.
L’investissement résidentiel en baisse
Les dépenses en construction et rénovation ont continué leurs descentes au quatrième trimestre. Le recul de 0,8 % fait suite à une contraction de 7,7 % enregistrée de juillet à septembre. Même si la demande de logement est toujours élevée, les problèmes d’approvisionnement et les augmentations de prix refroidissent l’ardeur des acheteurs.
À l’aube de hausses de taux de la Réserve fédérale, il deviendra probablement de plus en plus difficile de rejoindre les hauts niveaux atteints il y a un an.
Omicron: aucun effet sur le marché du travail américain
Malgré Omicron, le marché du travail américain a enregistré des gains d’emploi pour un treizième mois d’affilée. Le taux de chômage a augmenté marginalement à 4,0 % en janvier, en dépit de l’addition de 467 000 emplois au pays. Toutefois, le nombre d’Américains qui reçoivent des allocations de chômage a augmenté dans le courant du mois.
Omicron se sera reflété sur l’absentéisme et les heures travaillées, mais la situation devrait rapidement s’améliorer maintenant que la période d’isolation recommandée a été revue à la baisse et que le nombre de cas positifs à la COVID-19 diminue rapidement.
Malgré les importantes vagues de COVID-19 aux États-Unis en 2021, la reprise économique aura tout de même créé 6,4 millions d’emplois en l’espace d’un an – du jamais vu.
Augmentation des taux pour freiner l’inflation
Alors que la grande partie des effets positifs de la croissance provenant des mesures de relance budgétaire importantes de l’an dernier se sont complètement estompés en deuxième moitié de 2021, voilà que ceux attribuables à de faibles coûts d’emprunts le seront aussi. La Réserve fédérale a signalé que la première hausse de taux pourrait survenir dès le mois de mars et que d’autres augmentations suivraient en cours d’année. La Réserve fédérale n’a d’autre choix que de resserrer la politique monétaire, même si l’emploi au pays n’a pas atteint le niveau d’avant la crise. Après des années à jouir de faibles taux d’inflation, l’indice des prix à la consommation a bondi de 7,0 % entre décembre 2020 et décembre 2021. Un autre record en 40 ans.
Les hausses vertigineuses s’expliquent entre autres par les problèmes d’approvisionnement exacerbés par la pandémie. Les prix des véhicules (neufs et usagés) et le pétrole sont responsables de 46 % de la croissance. La hausse des taux d’intérêt devrait ralentir la demande, mais les prix resteront élevés tant que l’offre restera sous pression.
L’impact pour votre entreprise
- La reprise économique a été très forte aux États-Unis en 2021. La croissance devrait continuer à être robuste mais il ne faut pas s’attendre à ce que l’économie poursuive le même rythme. La demande américaine pour les biens et services canadiens sera plus modeste.
- L’inflation américaine connait une poussée vertigineuse. La Réserve fédérale augmentera ses taux d’ici quelques semaines pour contrer cette inflation. Si vos ventes reposent sur une base importante de consommateurs américains, attendez-vous à une certaine baisse.
Le coût du pétrole dépassera-t-il sous peu la barre des 100 $?
La hausse de prix est en effet fulgurante en ce début d’année: les contrats à terme sur le Brent et le WTI se transigeaient tous deux près des 90$US le baril à la fin janvier, soit des augmentations de 13 % et 17 % respectivement en 2022. Les prix se rapprochent de plus en plus des sommets atteints en 2014 qui avaient plongé le Canada en récession technique – le Brent avait alors atteint 125$US et le WTI 108$US.
Le coût des tensions géopolitiques
La plus récente poussée des prix est notamment attribuable à la menace grandissante d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine. Les pays occidentaux, comme le Canada, les États-Unis et leurs alliés européens ont d’ailleurs évoqué l’imposition de sanctions dans le cas d’une invasion russe. La riposte potentielle de la Russie est toutefois non négligeable.
Dans le contexte actuel de rareté de gaz naturel en Europe et de prix du pétrole élevé, une interruption majeure de l’approvisionnement en produits énergétiques de la Russie vers l’Europe aurait des conséquences dévastatrices. La Russie fournit environ 40 % du gaz naturel du continent européen, plus de la moitié de son charbon et est aussi l’un des principaux fournisseurs de brut.
Le risque d’une sérieuse rupture sur les marchés énergétiques est pris en compte dans les prix actuels. Cette prime s’avère donc de nature transitoire, mais la durée de l’impact est hautement incertaine.
Facteurs fondamentaux et croissance des prix
Outre la prime de risque associée à ces tensions géopolitiques, les facteurs fondamentaux – l’offre et la demande – restent les principaux moteurs de croissance des prix actuels.
Les inventaires s’écoulent rapidement et la capacité de réserve des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s’amincit suite au sous-investissement des dernières années découlant de la pandémie et des faibles prix. Selon l’EIA (Energy information administration), la capacité de réserve représente le volume de production qui peut être mis en service dans les 30 jours et maintenu pendant au moins 90 jours.
L’offre de brut est également limitée par la production des pays à l’extérieur de l’OPEP. Le plus important producteur de pétrole au monde – les États-Unis – n’extrait pas autant qu’il le pourrait.
La pression vers la transition énergétique s’est accrue pendant la pandémie. Les investisseurs préfèrent que les entreprises se concentrent sur la décarbonisation de leurs pratiques plutôt que sur davantage d’extraction.
Les inquiétudes économiques induites par le variant Omicron s’estompent rapidement alors que la dernière vague d’infection continue à se dissiper à l’échelle mondiale. La demande de pétrole devrait ainsi continuer à s’accélérer. Au rythme observé récemment, la demande mondiale de pétrole pourrait non seulement retrouver son niveau pré-pandémique sous peu, mais aussi le dépasser dès la fin de l’année.
En bref…
Dans la situation actuelle, à moins de nouvelles mesures de confinement, rien ne laisse présager une diminution importante du brut. La demande de pétrole s’intensifie, les inventaires peinent à se regarnir, les capacités de réserve s’amoindrissent et la transition énergétique freine les investissements nécessaires pour augmenter la production dans les pays occidentaux.
Il y a également le risque que les récentes tensions géopolitiques dégénèrent. Les sanctions et représailles qui en découleraient pourraient avoir des conséquences sévères alors que la planète se remet encore de la crise provoquée par la pandémie et la pénurie d'énergie. Même si une importante correction des prix venait à se manifester, à l’image de 2015, l’impact serait très différent sur le Canada car les investissements du secteur sont loin des sommes consacrées à l’époque.
Première hausse de taux prévue pour mars
La prochaine réunion de la Banque du Canada aura lieu le 2 mars 2022. Le taux d’intérêt du financement à un jour au Canada sera fort probablement rehaussé à 0,50 %. La Banque aura peu de données sur l’impact réel qu’aura eu Omicron sur la reprise économique, mais la bonne performance attendue au quatrième trimestre devrait être suffisante pour justifier une première hausse de taux. Lors de la dernière annonce, le gouverneur a aussi laissé sous-entendre que la Banque réduira la taille de son bilan cette année. Ainsi, on s’attend à ce que la liquidité devienne plus limitée au pays.
Le huard est resté stable en janvier
Le dollar canadien a clôturé le mois de janvier exactement là où il l’avait entamé, c’est-à-dire à 0,79$ US. La devise canadienne a bénéficié d'un certain soutien de la flambée des prix du pétrole et de la bonne performance de l’économie en novembre sans pour autant s’apprécier par rapport au billet vert. Le Canada a enregistré des pertes d’emplois significatives en janvier alors qu’Omicron ne semble pas avoir ébranlé le marché du travail américain – ce qui sera favorable au dollar américain. Le huard devrait se maintenir légèrement sous 0,80$ US encore en février à moins d’une révision importante des prix du pétrole.
Omicron se répercute sur la confiance des entrepreneurs
L’indice de long terme du baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a diminué à 54,3 en janvier. Il s’agit du niveau le plus faible enregistré en 16 mois. L’indice de long terme capture les anticipations des dirigeants de PME sur un horizon de douze mois. Évidemment, l’importance de la nouvelle vague d’infection à la COVID-19 engendrée par Omicron et les mesures sanitaires imposées pour y faire face expliquent cette descente. L’indice se trouvait toujours au-dessus de la barre de 50 ce qui signifie que davantage d’entreprises s’attendent à une meilleure performance en 2022 qu’en 2021. Avec la dissipation des mesures sanitaires en février, l’optimisme devrait commencer à regagner les entreprises dans les prochains mois.
Hausses de salaire importantes en 2022
Toujours selon la FCEI, le nombre d’entreprises qui s’attendent à hausser les salaires en 2022 a fortement augmenté par rapport aux années précédentes. Ces augmentations seraient aussi beaucoup plus substantielles. La moitié des PME s’attendent à augmenter les salaires d’au moins 3 % en 2022 selon les estimations de décembre. Des augmentations salariales d’envergures ne sont pas surprenantes dans le contexte canadien de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation galopante actuelle, reste à voir si les anticipations des entreprises se matérialiseront.