Les 10 C de la compétitivité mondiale
Pour les entreprises canadiennes, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes, le parcours vers les profits est de plus en plus complexe. C’est un fait bien connu des propriétaires d’entreprise et des membres de la direction qui sont responsables du chiffre d’affaires et du bénéfice net de leur entreprise: il faut souvent suivre un cheminement sinueux, et les résultats sont rarement garantis. En affaires, le hasard n’existe pas. Pour obtenir un avantage concurrentiel et les bienfaits économiques qui en découlent, une entreprise doit réunir certains éléments qui l’aideront à livrer une concurrence efficace et à prospérer, ou autrement dit, à croître de façon durable.
Au fil des années, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec des centaines d’entreprises issues de divers secteurs au Canada ou à l’étranger, que ce soit en travaillant avec elles, en leur faisant concurrence ou en les évaluant sur des questions comme l’exploitation, l’approvisionnement, l’investissement direct, l’expansion sur de nouveaux marchés et l’élaboration de projets. Les entreprises, les secteurs d’activité et les marchés ont des caractéristiques qui leur sont propres. Néanmoins, toutes les entreprises ont en commun un ensemble de facteurs qui ont une incidence directe et significative sur leur capacité à faire croître leurs revenus et leurs bénéfices. C’est ce que j’appelle les:
10 C de la compétitivité mondiale
Pour réussir sur la scène économique mondiale, il faut atteindre ou surpasser les normes de référence de votre secteur à l’égard de la totalité des 10 C. À l’instar de la philosophie d’À nous le podium, qui a guidé les efforts du Canada aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010, les 10 C conduisent au respect d’une seule norme de référence: la norme mondiale.
Voici un aperçu de chaque facteur.
1. Produits et services concurrentiels
De nombreux facteurs influent sur une décision d’achat, notamment le prix, la qualité, les modalités commerciales et de livraison et le service à la clientèle. Qu’elle vende ses produits ou ses services sur les marchés intérieurs ou extérieurs, une entreprise doit avoir une proposition de valeur claire qui répond aux exigences de sa clientèle ou les dépasse.
2. Masse critique
Le Canada est un pays de petites et moyennes entreprises (PME). Sur les quelque 1,1 million d’entreprises avec employées et employés au pays, plus de 99 % sont des PME (Innovation, Sciences et Développement économique Canada définit une PME comme une entreprise comptant une équipe de moins de 500 personnes). Pour exercer une concurrence efficace à long terme, les entreprises doivent non seulement disposer de ressources humaines et financières suffisantes, mais aussi posséder la capacité opérationnelle nécessaire.
3. Contribution
Le terme «contribution» fait référence à l’engagement manifeste de la direction et des membres du personnel à l’égard de la planification et de l’exécution des activités commerciales de l’entreprise. Par exemple, si la directrice ou le directeur du développement des affaires de l’entreprise X passe plus de temps à vendre les avantages du marché Y à ses supérieures et supérieurs qu’à vendre les produits ou les services de l’entreprise à de la clientèle potentielle dans le marché Y, l’entreprise X aura de faibles chances de réussir au sein du marché Y.
4. Capitaux
Pour pouvoir bâtir une entreprise saine et viable, il est essentiel que des capitaux soient disponibles et accessibles. Il n’est pas étonnant que les PME considèrent toujours l’accès au financement comme un défi particulier dans leur contexte opérationnel. Ce défi met un frein à la croissance des entreprises, autant sur les marchés locaux que sur les marchés internationaux.
5. Connexions
Le terme «connexion» fait référence à deux concepts:
- les relations et les réseaux professionnels;
- les capacités technologiques.
Pour être concurrentielle à l’échelle mondiale, une entreprise doit intégrer ces deux aspects.
6. Connaissance des pays étrangers
En tant qu’exportatrice ou exportateur, importatrice ou importateur ou investisseuse directe ou investisseur direct, il est important de bien comprendre le pays où votre entreprise exerce des activités. Pour être en mesure de gérer les risques commerciaux et de pénétrer un marché donné de manière efficace, il faut connaître et comprendre pleinement les caractéristiques propres au pays, y compris son histoire, sa culture, sa structure et son orientation politiques et économiques, de même que son profil industriel.
7. Plan commercial
Bâtir une entreprise concurrentielle sur la scène internationale ne se produit pas par hasard. Le plan sert de fondation sur laquelle l’entreprise pourra s’appuyer afin de grandir. Il varie en fonction des buts et des objectifs commerciaux de chaque entreprise.
Une entreprise doit élaborer un plan propre à chaque nouveau marché étranger qu’elle convoite, que ce soit au Canada ou à l’étranger.
8. Innovation continue
L’innovation est un facteur clé de l’accroissement de la productivité. En ce qui concerne les 10 C de la compétitivité mondiale, cela se traduit par des ventes soutenues et rentables. Dans l’économie mondiale, le rythme des affaires est de plus en plus rapide. Les entreprises canadiennes doivent rivaliser d’innovation si elles veulent garder une longueur d’avance.
9. Compétences
Sur la scène économique mondiale, les avantages concurrentiels sont générés par le savoir. Le terme «savoir» comprend non seulement l’acquisition de l’information, mais aussi les connaissances tacites et le savoir-faire. Dans le cas qui nous occupe, les compétences sont acquises au niveau de la direction, puis sont transmises au personnel. Si les membres de la direction d’une entreprise ne possèdent pas les compétences et les aptitudes nécessaires pour soutenir la concurrence mondiale, l’entreprise ne se trouvera pas en bonne posture pour générer des ventes rentables et durables.
10. Confiance
Si elles et ils veulent développer une entreprise concurrentielle à l’échelle mondiale, les membres de la direction et du personnel doivent être guidés par une profonde conviction que leur organisation possède les capacités nécessaires pour mener une concurrence sur les marchés mondiaux. Il n’est pas question ici d’une croyance aveugle, mais plutôt d’une confiance qui s’installera lorsque les neuf autres facteurs de compétitivité mondiale auront été réunis. Cette confiance contribue à créer les conditions gagnantes qui aident les entreprises à réussir en affaires, qu’elles aient ou non de l’expérience en matière de commerce international.