La détermination à apprendre mène à une croissance explosive
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Andreea Crisan, présidente et cheffe de la direction, ANDY
Andreea Crisan, présidente et cheffe de la direction chez ANDY, fait des affaires depuis l’âge de 11 ans. Lorsqu’elle ne mémorisait pas les tables de multiplication, elle calculait le kilométrage de son père Ilie, camionneur de profession, et lui servait d’interprète lors de réunions d’affaires à la banque.
«Nous venions tout juste de quitter la Roumanie pour Montréal en 2001 et mon père avait du mal à trouver un emploi, même en tant que camionneur», raconte-t-elle.
Après six mois de chômage, son père s’est fait dire par une entreprise que s’il achetait un camion, on lui donnerait du travail. Le seul véhicule qu’il pouvait se permettre, c’était un camion Volvo d’occasion couleur bourgogne et, en tant que nouvel immigrant, il a dû verser un acompte de 50 %.
Au fil du temps, Ilie Crisan a acheté un deuxième camion et a embauché un conducteur. Il appelait sa fille Andreea à partir des relais routiers pour qu’elle l’aide à déchiffrer les messages d’expédition qu’il avait reçus par son téléphone satellite. Dès son adolescence, elle a commencé à diriger le travail administratif chez ANDY. Grâce à son aide, la petite entreprise fondée par son père a poursuivi son expansion, multipliant le nombre de camions et de conductrices et conducteurs.
Puis, lors de la récession de 2008, l’entreprise qui impartissait ses activités de transport à ANDY a mis fin à son contrat. «Tout à coup, nous avions des camions et des personnes pour les conduire, mais on n’avait pas de travail à leur offrir. Nous devions décider s’il fallait jeter la serviette et déclarer faillite ou trouver une nouvelle façon de faire», explique Andreea Crisan.
Il nous a fallu deux ans pour reprendre notre souffle, mais la détermination de mon père et son ouverture aux nouvelles solutions ont mis notre entreprise sur la bonne voie.
Andreea Crisan
Présidente et cheffe de la direction, ANDY
L’ouverture aux nouvelles solutions
À cette époque, Andreea Crisan avait 18 ans et s’apprêtait à faire son droit. «Mon père m’a dit qu’il trouverait le moyen de maintenir l’entreprise à flot tant qu’il pourrait conduire, et qu’il m’aiderait à payer mes études.»
Lorsqu’elle a pris le chemin de l’Université d’Ottawa, son père a gardé l’entreprise en vie, trouvant de façon proactive des chargements à transporter et gardant les conductrices et conducteurs au travail. «Il nous a fallu deux ans pour reprendre notre souffle, mais la détermination de mon père et son ouverture aux nouvelles solutions ont mis notre entreprise sur la bonne voie», dit-elle.
Tout au long de cette période, Andreea Crisan retournait à la maison les fins de semaine et les jours fériés pour gérer la paie et le dédouanement, collaborer aux soumissions et rendre visite aux clientes et clients. Même si elle a poursuivi ses études et fait plusieurs stages dans des cabinets, elle s’est rendu compte qu’elle ne voulait pas être avocate – son cœur était dans l’entreprise familiale.
«Lorsque j’ai terminé mes études de droit en 2012, j’ai décidé de me joindre à ANDY et de faire croître l’entreprise. Mon père aurait pu la maintenir à une quarantaine de camions, mais je tenais à faire fructifier ses efforts et à poursuivre l’expansion», relate-t-elle.
Elle avait 22 ans à l’époque et c’est exactement ce qu’elle a fait. Aujourd’hui, ANDY possède l’une des 250 plus grosses flottes en Amérique du Nord et fait partie des entreprises affichant la croissance la plus rapide au Canada. Si le transport demeure son activité principale, ANDY compte trois unités d’affaires en plein essor, sous la direction d’Andreea Crisan: l’entretien et la réparation (y compris la distribution de pièces et les concessionnaires), la logistique de tierce partie (3PL) et l’entreposage.
ANDY emploie environ 500 personnes - personnel opérationnel, personnel technique, mécaniciennes et mécaniciens et conductrices et conducteurs. Son siège social est à Montréal et l’entreprise compte plusieurs installations dans la grande région de Montréal et en Ontario.
Ilie Crisan s’est retiré de l’entreprise en 2021 et sa fille est devenue présidente et cheffe de la direction.
Chaque interaction [avec les autres] a le potentiel d’être une source d’inspiration, qu’il s’agisse d’une recommandation ou encore d’une nouvelle approche.
Andreea Crisan
Présidente et cheffe de la direction, ANDY
Curiosité et engagement envers l’apprentissage
Bien qu’elle n’ait pas suivi de cours en administration des affaires, Andreea Crisan a travaillé fort au fil des ans pour développer ses compétences. Par exemple, lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle était mal à l’aise de faire des présentations pendant ses études, elle s’est jointe à Toastmasters. À mesure qu’prenait de l’expansion et nécessitait plus de gestion, elle a suivi des cours de formation continue en ressources humaines et en comptabilité dans un collège local.
«Lorsque l’entreprise était plus petite, je ne pouvais pas me permettre d’embaucher des spécialistes des ressources humaines ou de la comptabilité, dit-elle. J’ai donc tenté de m’y initier moi-même et d’embaucher une personne débutante pour faire le travail. Aujourd’hui, j’embauche des personnes plus expérimentées que moi dans leur domaine spécialisé et je n’essaie plus d’apprendre toutes les tâches.»
Parmi les autres attributs entrepreneuriaux qui ont contribué à la croissance d’ANDY, mentionnons la curiosité et la soif de connaissances de sa présidente et cheffe de la direction.
«Les autres personnes et les autres secteurs m’inspirent beaucoup. Je lis toujours le magazine de bord dans un avion et j’y trouve de bonnes idées de marketing ou autres à appliquer à l’entreprise», dit-elle.
«Je fais la même chose lorsque je rencontre de nouvelles personnes lors de conférences ou d’activités de réseautage – chaque interaction a le potentiel d’être une source d’inspiration, qu’il s’agisse d’une recommandation ou encore d’une nouvelle approche.»
Selon un sondage réalisé en 2023 auprès de plus de 1200 entrepreneures et entrepreneurs, les propriétaires d’entreprise dont le rendement est élevé reconnaissent leurs forces et faiblesses et cultivent des relations solides dans le but de réaliser leurs objectifs.
La cheffe d’entreprise continue de prioriser le développement de compétences grâce au réseautage, en apprenant de son équipe de cadres et de son conseil d’administration.
«Je m’entoure de personnes plus qualifiées dans leur domaine et elles m’en apprennent tous les jours.»
Au fil des ans, elle a siégé au conseil d’administration d’une association de réseautage et de deux organismes sans but lucratif du secteur du transport.
«Bon nombre de mes embauches résultent d’un contact lors d’une conférence ou d’un événement sectoriel. Et j’ai reçu d’innombrables recommandations d’occasions d’affaires de cette façon», précise-t-elle.
Mère très occupée de deux jeunes filles, elle préfère maintenant la qualité à la quantité en matière de réseautage. Elle tire le maximum des événements auxquels elle participe en étant curieuse, en faisant connaissance avec les gens et en posant beaucoup de questions.
Il est important pour votre croissance personnelle de vous entourer de personnes expérimentées et inspirantes.
Andreea Crisan
Présidente et cheffe de la direction, ANDY
La délégation favorise la croissance
Andreea Crisan attribue en grande partie sa confiance en elle à la confiance que lui accordait son père lorsqu’elle était jeune. «Il s’est toujours assuré que je participais aux réunions importantes, et je n’ai jamais senti que j’étais exclue ou que mon opinion était moins valable que celle de toute autre personne autour de la table», poursuit-elle.
Le fait d’être exposée à des situations d’affaires réelles a renforcé sa résilience et l’a aidée à composer avec l’incertitude. Elle a appris dès son plus jeune âge que les propriétaires d’entreprise doivent s’affirmer et accepter de connaître l’échec pour réussir, et savoir apprendre de leurs erreurs si l’échec se produit. «Pour faire grandir l’entreprise, il est essentiel de dire oui aux occasions, puis de trouver la marche à suivre dans un deuxième temps. Je demande aussi ce que je veux obtenir. Le pire qui puisse arriver est qu’on me réponde par un non. Il y a toujours un oui quelque part.»
Cependant, lorsqu’il s’agit de gérer les responsabilités quotidiennes de son entreprise, elle affirme que tout ne peut pas reposer sur les épaules de la personne responsable. La délégation s’impose.
«Très souvent, vous pouvez devenir l’obstacle dans votre entreprise sans même le savoir parce que vous croyez tout connaître ou que vous refusez de céder le contrôle. En reconnaissant cela, vous pourrez vous corriger et vous adapter», dit-elle.
«Il est important pour votre croissance personnelle de vous entourer de personnes expérimentées et inspirantes.» Voilà de sages paroles qui lui ont été inspirées par son père Ilie.