Que sont les facteurs ESG et que signifient-ils pour votre entreprise?

Que signifie ESG?

L’acronyme ESG désigne les facteurs «environnementaux, sociaux et de gouvernance» en entreprise. Il s’agit d’un ensemble de pratiques et de mesures utilisées pour évaluer une entreprise au-delà de sa performance financière.

En d’autres termes, les pratiques et mesures relatives aux facteurs ESG permettent d’évaluer la santé et la stabilité d’une entreprise au-delà de ce que l’on peut déduire des chiffres dans son bilan.

Les investisseuses et investisseurs utilisent les critères ESG afin de s’assurer que l’entreprise prend en compte les questions non financières importantes susceptibles d’avoir une incidence financière à long terme.

Les facteurs environnementaux: le «E» de ESG

De toutes les questions relatives aux facteurs ESG que doivent gérer les conseils d’administration et les comités de direction, «les questions environnementales sont, à vrai dire, les plus simples», affirme Bob Willard, fondateur et chef de la direction de The Sustainability Advantage.

Il explique que, pour évaluer l’impact environnemental de leur entreprise en fonction des facteurs ESG, les propriétaires d’entreprise doivent prendre en considération sept éléments.

1. L’énergie

Vos trajets de livraison sont-ils inefficaces, ou laissez-vous des machines et des lumières allumées alors qu’elles ne sont pas utilisées? Votre énergie provient-elle de combustibles fossiles ou d’énergies renouvelables? La façon dont vous choisirez de vous adapter sera la mesure de votre performance dans cette catégorie.

2. Les gaz à effet de serre

Le gouvernement fédéral a pour objectif de réduire, d’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 et d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Les entreprises qui ne s’engagent pas dans cette voie risquent de passer à côté des occasions d’affaires qui découleront de la transition vers une économie plus verte.

3. L’eau

La pénurie d’eau est un problème grandissant, même en Amérique du Nord. Par conséquent, l’utilisation de l’eau dans les processus industriels fait l’objet d’une surveillance plus étroite. Vous devez viser une efficience maximale.

4. La pollution

Pensez à ce qui s’écoule dans vos égouts ou à ce qui sort de vos pots d’échappement et à la manière dont vous vous débarrassez des déchets chimiques. Ce sont là des sources de pollution qui peuvent nuire à votre évaluation ESG, à votre réputation et à l’environnement.

5. Les déchets

Moins vous produisez de déchets, mieux c’est, affirme Bob Willard. Voyez-le comme suit: chaque rebut que vous jetez constitue du gaspillage. Ou alors, voyez-le comme si vous jetiez des billets de banque avec vos ordures.

6. Les matériaux

Où vous procurez-vous vos matériaux? Sont-ils issus de ressources renouvelables? Peuvent-ils être recyclés? Réduisez votre empreinte écologique en réfléchissant aux matériaux que votre entreprise achète.

7. L’empiétement

Enfin, Bob Willard estime que les propriétaires d’entreprise doivent s’assurer que leur entreprise et leurs activités n’empiètent par sur des milieux naturels tels que les berges, les zones humides et les forêts. La destruction ou la dégradation de ces milieux peut nuire à la réputation d’une entreprise et même entraîner des sanctions, sans parler des problèmes inhérents à la destruction des écosystèmes. Veillez à ce que votre entreprise ne soit pas construite sur des terres fragiles et à ce que son empreinte écologique soit limitée.

Les facteurs sociaux: le «S» de ESG

Une entreprise se définit par les personnes qui la créent et la soutiennent. Les investisseuses et investisseurs qui tentent de déterminer les risques et qui se penchent sur les rapports sur les facteurs ESG examineront des questions telles que les taux de roulement du personnel et la manière dont une entreprise traite ses employées et employés.

Lorsqu’une entreprise traite bien son personnel, en offrant un lieu de travail fondé sur l’équité, l’inclusion et une rémunération juste, les parties prenantes y voient une organisation qui est stable et dans laquelle il est possible d’investir sans risque.

La collectivité joue un rôle important dans l’aspect social des facteurs ESG. Les entreprises qui paient des impôts, qui embauchent et achètent localement (dans la mesure du possible) et qui soutiennent des initiatives locales sont mieux perçues que celles qui ne s’engagent pas auprès des collectivités dans lesquelles elles exercent leurs activités.

Les facteurs de gouvernance: le «G» de ESG

La gouvernance pourrait bien être l’élément le plus important des facteurs ESG, selon Bob Willard, car «tout repose sur la gouvernance».

Il explique que le simple fait de définir les valeurs, les cibles et les objectifs économiques, sociaux et environnementaux de l’entreprise peut grandement contribuer au respect de ceux-ci.

«Les discussions entre les membres de la haute direction au sujet des objectifs sont presque aussi importantes que les objectifs eux-mêmes. Les membres de la haute direction doivent réfléchir à des questions telles que " Pourquoi voudrions-nous apporter des améliorations? Quel est notre objectif? Si nous atteignons cet objectif, quels avantages l’entreprise en tirera-t-elle?"»

L’intégration des facteurs ESG aux rapports financiers engage le conseil d’administration et la direction à mettre l’accent sur la performance de l’entreprise par rapport aux facteurs ESG et à l’améliorer.

Découvrez les éléments clés de la gouvernance d’entreprise et assurez-vous d’utiliser les meilleures pratiques de gouvernance. Téléchargez le guide gratuit de BDC intitulé La science et l’art d’une bonne gouvernance d’entreprise.

Comment tenir compte des facteurs ESG

Bob Willard conseille les entreprises sur les facteurs ESG depuis plus de 20 ans. Lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des pratiques en matière de facteurs ESG, il suggère de commencer par le haut, soit par le conseil d’administration de l’entreprise. Après tout, dit-il, «les membres du conseil sont responsables de la supervision de la gestion de l’organisation».

Les membres du conseil d’administration ont le «devoir de diligence» de veiller au bien-être des parties prenantes de l’entreprise et de la collectivité dans son ensemble, explique-t-il.

Il ajoute que cela signifie que les membres du conseil qui supervisent la stratégie ESG d’une entreprise doivent prêter attention à la gestion des risques, y compris les risques environnementaux et sociaux, et rémunérer les membres de la direction en fonction de leur rendement par rapport aux objectifs ESG.

Pour obtenir un aperçu des progrès d’une entreprise en matière de facteurs ESG, Sandra Odendahl, première vice-présidente et lead, Durabilité, diversité et partenariats de BDC, recommande aux entreprises de procéder à une autoévaluation à l’aide de l’outil d’évaluation B Impact. Le questionnaire gratuit, qui compte 200 questions, permet d’évaluer l’entreprise par rapport aux normes de leur secteur et de révéler les points à améliorer notamment en ce qui a trait aux facteurs ESG.

«L’évaluation B Impact vous indique comment structurer votre réflexion autour de quelque chose que vous faites probablement déjà instinctivement ou de manière ponctuelle», explique Sandra Odendahl.

Pourquoi les facteurs ESG sont-ils importants?

Le suivi des facteurs ESG ouvre des occasions de financement, d’affaires et de recrutement en montrant aux parties prenantes que vous atténuez les risques de votre entreprise et que vous vous préparez à un avenir qui va évoluer.

Les rapports sur les facteurs ESG sont-ils obligatoires au Canada?

Bien que la plupart des entreprises ne soient pas tenues de rendre compte de leur performance en ce qui a trait aux facteurs ESG, de nombreux pays ont commencé à mettre en place un système de déclaration obligatoire pour ces facteurs. Pour cette raison, les entreprises qui cherchent à bâtir un avenir durable considèrent aujourd’hui qu’il s’agit d’une démarche essentielle.

Corporations Canada exige que les entreprises enregistrées au fédéral rendent compte de la diversité au sein de leur conseil d’administration et de leur direction. En outre, depuis 2001, les plus grandes banques et compagnies d’assurance-vie du Canada sont tenues par le gouvernement fédéral de produire une déclaration annuelle décrivant leur contribution à l’économie et à la société.

Une étude de 2023 de BDC, dans le cadre de laquelle on a sondé les grands donneurs d’ordres publics et privés, a révélé que 82 % d’entre eux exigent de leurs fournisseuses et fournisseurs qu’ils divulguent des informations sur au moins un critère ESG. Les données montrent qu’un plus grand nombre de donneurs d’ordres ont l’intention d’exiger des rapports sur les facteurs ESG de leurs fournisseuses et fournisseurs, et Pierre Cléroux, économiste en chef de BDC, prédit que «cette tendance sera particulièrement prononcée pour les entreprises qui cherchent à conclure des ventes avec des grandes sociétés ou des organismes du secteur public».

Proportion de grands donneurs d’ordres exigeant de leurs fournisseuses et fournisseurs un rapport sur les facteurs ESG

Aujourd’hui, les employées et employés sont sensibles à la mise en place d’un système de meilleures pratiques en matière de facteurs ESG. Les plus jeunes, en particulier, sont susceptibles de choisir un employeur qui adopte de solides pratiques en matière de facteurs ESG et de rester à son emploi. Cela ne veut pas dire que les personnes plus âgées n’exigent pas également des lieux de travail sûrs, solidaires et équitables.

Combien les facteurs ESG coûtent-ils?

La moitié des PME ayant répondu au sondage de 2023 de BDC sur les facteurs ESG ont déclaré que la mise en œuvre de pratiques ESG avait entraîné une augmentation des coûts d’exploitation, et un peu plus d’un tiers ont déclaré qu’elle avait entraîné un fardeau administratif supplémentaire. Mais elles ont également répondu que les avantages l’emportaient sur l’augmentation des dépenses.

L’obtention de nouvelles certifications (comme B Corp) peut vous aider à attirer de la clientèle et à vous démarquer de la concurrence. La mise en œuvre de processus de contrôle cohérents pour suivre vos progrès en ce qui a trait aux facteurs ESG vous permettra de répondre aux appels d’offres plus rapidement et de manière plus détaillée. Des mesures de votre respect des facteurs ESG impressionneront les investisseuses et investisseurs et les entreprises qui pourraient devenir clientes, et démontrera que vous adoptez les pratiques nécessaires pour prospérer dans un monde en constante évolution.

Les différences entre la RSE, les critèresؘ ESG et le développement durable

Bien que la RSE, les critères ESG et le développement durable puissent se recouper (par exemple, ils mettent tous l’accent sur les bienfaits sociaux et la protection de l’environnement), ils diffèrent par leur objectif principal et leurs domaines d’impact.

Sandra Odendahl présente les choses ainsi: «La RSE me pousse à aider la collectivité, les critères ESG rassurent les investisseuses et investisseurs sur le fait que les questions environnementales, sociales ou de gouvernance ne les prendront pas de court, et le développement durable est ce que j’intègre dans ma stratégie d’entreprise de base et dans mes processus de prise de décisions.»

Ces trois éléments peuvent contribuer à réduire les risques, mais le développement durable vise délibérément à créer une valeur positive dans le monde extérieur à l’entreprise, aujourd’hui et à l’avenir.

Prochaine étape

Téléchargez l’étude de BDC intitulée L’ESG dans votre entreprise: un avantage pour décrocher de gros contrats et découvrez quelles pratiques liées aux facteurs ESG sont les plus importantes pour les grands donneurs d’ordres et comment vous pouvez intégrer les pratiques ESG dans votre entreprise.