Le secteur de la fabrication au Canada – Tendances, défis et perspectives
Le secteur de la fabrication est au cœur de la vitalité économique du Canada. Représentant 10 % du PIB national, il a généré des ventes totales de 648,9 millions de dollars en 2017.
Ce secteur a également des répercussions indirectes sur le reste de l’économie. En effet, de nombreuses entreprises dans d’autres secteurs dépendent des fabricantes et fabricants, en tant qu’entreprises clientes ou fournisseuses. Globalement, le secteur de la fabrication représente 30 % de l’activité économique canadienne totale, selon Manufacturiers et Exportateurs du Canada (en anglais).
Il emploie également une main-d’œuvre importante: 9,3 % de la population active du pays, soit 1,5 million de Canadiennes et Canadiens en 2017.
Matériel de transport, aliments et machines: les principaux sous-secteurs de la fabrication au Canada
Les trois principaux sous-secteurs de la fabrication sont ceux du matériel de transport, des aliments et des machines. Leur production combinée a représenté 38 % de la production manufacturière totale en 2017. En revanche, depuis 2010, la croissance de la production a été la plus forte dans les secteurs de la fabrication de produits en bois, de produits en caoutchouc et en plastique et de machines.
Les entreprises de fabrication exportent plus de la moitié de leur production
Chaque année, les entreprises de fabrication exportent plus de 354 milliards de dollars de marchandises. En fait, plus de la moitié de tous les produits fabriqués au Canada sont expédiés à l’étranger.
La plupart sont vendus aux États-Unis, qui absorbent 80 % des exportations manufacturières canadiennes. À titre de comparaison, 4 % des exportations sont destinées à la Chine et 3 %, à l’Europe.
Aux États-Unis, les trois principaux destinataires des exportations canadiennes de produits manufacturés sont le Michigan, la Californie et l’État de New York.
Principales exportations manufacturières
Les véhicules automobiles représentent 22 % des exportations manufacturières canadiennes, suivis des produits pétroliers et des pièces et produits aérospatiaux.
La nouvelle loi fiscale américaine pourrait représenter un défi pour les entreprises de fabrication
Grâce à la nouvelle législation fiscale américaine (mise en œuvre dans le cadre de la Tax Cuts and Jobs Act), le secteur des exportations du Canada bénéficie à court terme d’une hausse de la demande aux États-Unis. Toutefois, les baisses d’impôts mises en place risquent de nuire à la compétitivité du Canada à long terme.
On a assisté à un affaiblissement de la position canadienne en matière de fiscalité des entreprises, qui était auparavant avantageuse, et les États-Unis sont désormais à peu près sur un pied d’égalité avec le Canada. Par conséquent, la réforme fiscale américaine pourrait faire en sorte que les entreprises de certains secteurs trouvent plus intéressant d’investir aux États-Unis qu’au Canada afin de servir le marché nord-américain.
Les principaux changements fiscaux pour les entreprises découlant de la loi promulguée par le président Trump le 22 décembre 2017 sont résumés dans le tableau suivant:
1. Les bénéfices d’une entreprise transférés à une personne physique par le biais d’une entité intermédiaire (une société par actions, p. ex.) et le revenu attribuable à une entreprise individuelle seront imposés aux taux d’imposition personnels moins une déduction maximale de 20 % (selon les règles, il est possible qu’aucune déduction ne s’applique). 2. S’applique après le 27 septembre 2017 et jusqu’à la fin de 2022; la nouvelle législation prévoit ensuite une diminution graduelle sur les cinq années suivantes. 3. La nouvelle législation commence par un élargissement de la définition du revenu imposable ajusté, puis réduit considérablement cette définition à partir de 2022. 4. Le nouvel impôt contre l’érosion de la base fiscale est calculé après ajout au revenu imposable de certains paiements déductibles effectués à des personnes étrangères liées. Ce nouvel impôt a été baptisé «base erosion and anti-abuse tax» (BEAT). Sources: Comité des voies et des moyens de la Chambre des représentants (États-Unis); KPMG, Tax Reform – KPMG Report on New Tax Law: Analysis and observations, 6 février 2018; TD Economics, The Tax Cuts and Jobs Act, décembre 2017.
La pénurie de main-d’œuvre limite les investissements dans le secteur de la fabrication
Outre le vieillissement de la population canadienne, la pénurie de main-d’œuvre nuit à la compétitivité du secteur de la fabrication.
Dans un sondage mené en 2018, 56 % des fabricantes et fabricants ont affirmé avoir eu de la difficulté à embaucher au cours des 12 derniers mois.
Si vous avez du mal à recruter du personnel en raison de la pénurie de main-d’œuvre, vous pouvez adopter une ou plusieurs de ces stratégies:
- élaborer une proposition de valeur aux membres du personnel pour rendre votre entreprise plus attrayante aux yeux du personnel actuel et du nouveau personnel;
- embaucher des membres des groupes sous-utilisés de la population active, notamment des immigrantes et immigrants;
- améliorer votre efficacité opérationnelle, automatiser vos processus et tirer parti des technologies pour diminuer votre dépendance envers les travailleuses et travailleurs;
- officialiser vos politiques de RH pour asseoir votre entreprise sur des bases plus solides.
Les technologies révolutionnent le secteur de la fabrication
Parmi les stratégies permettant de surmonter la pénurie de main-d’œuvre, mentionnons l’utilisation accrue des technologies numériques. Désignées sous le nom d’industrie 4.0, ces technologies accroissent l’agilité et la souplesse des entreprises de fabrication, qui seront ainsi à même de mieux répondre aux besoins de leur clientèle.
Les «usines intelligentes» utilisent l’analytique, des capteurs sans fil, des logiciels et d’autres technologies afin d’optimiser la production et d’améliorer la satisfaction de la clientèle. Ces outils permettent à la fabricante ou au fabricant de réagir plus rapidement aux changements du marché, d’offrir des produits plus personnalisés et d’accroître son efficacité opérationnelle dans le cadre d’un cycle d’amélioration continue. Les usines automatisées ont la capacité de concurrencer les usines à faible coût situées en Asie.
Les entreprises ayant développé les technologies numériques ont amélioré leur productivité, réduit leurs coûts et amélioré la qualité de leurs produits.
Selon un sondage de BDC mené auprès de 1 000 propriétaires d’entreprise du Canada en 2017, près de 3 % des PME canadiennes du secteur de la fabrication ont entièrement numérisé leur production, tandis que 36 % d’entre elles l’ont fait partiellement. Une autre tranche de 17 % sont à la phase de planification, tandis que 41 % n’ont rien fait.
Les entreprises ayant développé les technologies numériques ont amélioré leur productivité, réduit leurs coûts et amélioré la qualité de leurs produits.