ISO et HACCP: ces normes peuvent aider à prévenir les problèmes de sécurité alimentaire
Les entreprises de l'industrie alimentaire ne manquent pas d’exemples des effets néfastes d'un problème de sécurité alimentaire sur la santé publique – et sur leur rentabilité.
De la laitue romaine aux croquettes de poulet et aux poissons surgelés, divers aliments ont été visés par des rappels au cours des dernières années en raison de bactéries, de virus ou de parasites.
Le gouvernement fédéral estime qu’il y a environ 4 millions de cas de maladies d’origine alimentaire au Canada chaque année et que 240 décès sont causés annuellement par de telles maladies.
Par exemple, une éclosion de listériose qui a fait 22 morts et entraîné le rappel massif de fromages et de viandes à sandwich au cours de 2008.
Les cas des tablettes de chocolat contaminées par du plastique, de la mélamine retrouvée dans des aliments pour animaux de compagnie fabriqués en Chine et des arachides, pistaches et épinards des États-Unis infectés par la salmonelle sont d'autres exemples de rappels d'aliments.
Toutes ces alertes ont eu pour effet d'inciter davantage les intervenantes et intervenants de la chaîne de transformation des aliments – des entreprises de production aux entreprises de distribution – à respecter les normes de salubrité en vigueur à l'échelle mondiale.
Pourquoi obtenir votre certification?
Au-delà des exigences réglementaires, l'observation des normes de sécurité alimentaire est facultative, mais les entreprises ont souvent tout intérêt à obtenir leur certification.
La certification est un incontournable pour les entreprises qui veulent vendre leurs produits sur les marchés internationaux.
Les chaînes de supermarchés et d’autres acheteuses et acheteurs d’importance exigent également de plus en plus que leurs fournisseuses et fournisseurs – y compris celles et ceux dont les activités se limitent strictement au Canada – soient certifiés.
Des normes de sécurité alimentaire internationale
Dans l'industrie de l'alimentation, on considère les productrices et producteurs de viande, de poisson et de volaille comme les plus vulnérables à la contamination et aux autres risques sanitaires. Elles et ils doivent se soumettre depuis longtemps à des visites régulières de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Il existe également une multitude de systèmes d'inspection des aliments à l’échelle municipale et provinciale.
Jusqu'à l'adoption en 2008 des normes de sécurité des denrées alimentaires ISO 22000 de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) de Genève, la plupart des entreprises de fabrication d'aliments ne comptaient que sur un système d'autosurveillance pour garantir la salubrité de leurs produits.
Le système HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques) qu'elles utilisaient avait été développé par les États-Unis, dans les années 1960, pour assurer l'innocuité des aliments consommés par les astronautes pendant leurs missions spatiales. Progressivement, ces normes ont été modernisées, puis adoptées par des pays du monde entier.
Une version actualisée de cette méthode d’analyse facultative a été fusionnée avec les normes de gestion ISO pour créer des normes internationales de sécurité des denrées alimentaires qui font l'objet d'une vérification par une tierce partie.
Des économies qui contrebalancent les coûts
Le processus à suivre pour se conformer aux normes prend généralement de 8 à 10 mois.
En plus des honoraires, l'application des changements requis pour assurer la conformité aux normes ISO peut, dans certains cas, entraîner des dépenses en immobilisations considérables pour une entreprise. Elle peut même aller jusqu'à exiger la construction de nouvelles installations.
Cependant, une fois tous les changements en place, l'entreprise réalise souvent qu'elle fait des économies appréciables, car la vérification permet d'éliminer des procédures coûteuses et inutiles.
De plus, comme la clientèle importante (chaînes de supermarchés et autres) peut se fier aux inspections normalisées faites par des tierces parties, elle n'a pas à dépêcher aussi souvent ses propres inspectrices et inspecteurs pour vérifier qu'une fournisseuse ou un fournisseur est conforme. Cela avantage la fournisseuse ou le fournisseur, car chaque visite dans l'une des zones sensibles d'une usine de transformation des aliments accroît le risque de contamination.
Débuter avec une analyse des écarts
Une ou un spécialiste de BDC procède généralement, dans un premier temps, à une «analyse des écarts» pour déterminer les pratiques de l'entreprise en deçà des normes de sécurité des denrées alimentaires de l'ISO. Pour obtenir la certification, une entreprise doit fournir des documents sur le nettoyage et l'entretien de l'équipement, la date d'expédition et la destination de chaque chargement, ainsi que les dates de péremption des aliments, de façon à pouvoir retracer rapidement les denrées avariées.
Les problèmes les plus courants, touchent généralement à la traçabilité, à la propreté et à l'entretien.