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Lire plusL’économie en 2026 : ça passe, ou ça casse ?
Des vents instables ont soufflé sur l'économie canadienne en 2025. Entrepreneurs, consommateurs et gouvernements ont tous été ébranlés en cours d’année par ce climat d’incertitude.
Peut-on espérer mieux en 2026 ? Oui et non. Les perspectives demeurent turbulentes car nous hériterons des enjeux externes et internes qui ont marqué 2025. L’année qui vient s’annonce fragile, mais sans effondrement à l’horizon.
Les déterminants des perspectives 2026 :
- Le contexte international
- La demande intérieure
1. L'incertitude et la géopolitique façonneront l'avenir
L’économie canadienne poursuivra sa croissance en 2026, mais à un rythme plus lent qu’en 2025. L'activité économique ralentit aux quatre coins du globe, incluant la Zone Euro, la Chine et les États-Unis. Or, en tant qu’économie ouverte, et important producteur de ressources naturelles, notre potentiel de croissance subira donc l’impact de ce ralentissement prévu à l’international.
Quelle suite pour les tarifs douaniers ?
L’économie canadienne évolue encore dans un contexte fragile, dominé par l’incertitude et des tensions géopolitiques avec nos deux principaux partenaires commerciaux et puissances économiques mondiales : la Chine et les États-Unis.
D’autant plus que les barrières commerciales évoluent encore à ce jour et continueront donc d’entraver la croissance des exportations. Sur le radar des droits de douane, déjà pour 2026, notons que les tarifs américains sur les meubles en bois rembourrés passeront de 25 % à 30 % et ceux sur les armoires de cuisine et meubles-lavabos à 50 %. De plus, le Canada n’est toujours pas à l’abri de se voir imposer de nouveaux tarifs. Par ailleurs, la signature d'une entente entre Ottawa et Washington demeure probable, alors que l’Accord commercial ACEUM (Canada-États-Unis-Mexique) doit être révisé en juillet 2026.
Vers une adaptation aux nouvelles règles commerciales, mais l’incertitude persiste
Les secteurs plus touchés par les tensions commerciales internationales montraient des signes d’ajustement à la fin de 2025, alors que les activités dans les autres secteurs de l’économie se maintiennent. Il s’est créé 26 200 emplois dans les secteurs tributaires des exportations au cours des douze derniers mois, alors que le reste de l’économie en aura tout de même créé 192 000. Même constat pour l’activité économique : les secteurs plus sensibles à l’économie internationale ont connu une croissance atone (0,2 %), tandis que les autres continuaient à un rythme soutenu (1,5 %).
L’économie canadienne restera résiliente et devrait continuer de croître modestement. Le PIB réel, qui pointe vers une croissance de 1,2 % pour 2025, ralentira à 1 % en 2026, selon nos estimations. Cela démontre que le pays utilise actuellement ses capitaux et sa main-d’œuvre en deçà de leurs capacités. Ces perspectives se fondent sur le contexte géopolitique actuel et pourraient être révisées à la hausse, advenant une entente ou une atténuation importante des barrières commerciales, ou au contraire à la baisse s’il y a davantage de droits de douane.
2. Les piliers de la croissance en 2026 viendront de l’intérieur
Les dépenses des ménages canadiens constituent un rôle clé pour la croissance économique. Bon an, mal an, la consommation des ménages représente environ 60 % du PIB. Cette demande pour les biens et services joue un rôle doublement important dans le contexte mondial plus lent, puisqu’elle influence davantage l’investissement des entreprises.
La consommation des ménages demeure un facteur stabilisateur pour l’économie canadienne en 2026. Soutenue par un marché de l’emploi relativement solide et une inflation qui se maintient dans la fourchette cible de la Banque du Canada (près de 2 %), la demande intérieure continue d’amortir les effets du ralentissement.
La consommation reste le moteur de la croissance, bien que plus discrète
L’endettement et les taux d’intérêt encore élevés continuent de peser sur le moral des consommateurs. La consommation sera positive en 2026 et le principal contributeur à la croissance, mais, pénalisé par une faible croissance démographique et un niveau de confiance toujours en deçà des dernières années, l’élan de la consommation sera limité.
Les dépenses se concentreront davantage sur les biens essentiels et les services, tandis que les achats discrétionnaires et les investissements immobiliers restent sous pression. Heureusement, même si la Banque du Canada entame une pause, le taux directeur à 2,25 % se trouve présentement au plancher de la fourchette du taux neutre — c’est-à-dire à un niveau qui n’incite ni à l’endettement excessif ni à l’accumulation d’épargne, favorisant ainsi un équilibre entre consommation et placement. De plus, la banque centrale canadienne n’a entamé son cycle d’assouplissement (ses réductions de taux) qu’en juin 2024 et a procédé à quatre réductions supplémentaires en 2025. Il y aura eu 100 points de réduction au cours des 12 derniers mois, alors qu’il faut entre 18 et 24 mois pour que le plein effet des baisses de taux se fasse sentir dans l’économie.
Les secteurs habituellement plus réactifs aux variations de taux d’intérêt ont eux aussi subi la forte incertitude et le pessimisme des ménages. Le marché résidentiel a donc connu une faible augmentation en 2025, qui devrait se poursuivre en 2026. Le potentiel de rebond, quoique positif, s’avère aussi limité par la prudence des ménages.
Les perspectives de ventes des entreprises pour 2026 sont positives, mais modestes, ce qui refroidit l’ardeur des entreprises canadiennes à investir, et incite les PME à privilégier des investissements ciblés dans l’efficacité opérationnelle plutôt que dans la croissance. Une fois la confiance des particuliers retrouvée, la consommation rebondira, car le revenu disponible continue à croître. Les entreprises qui en profiteront le plus seront celles ayant la capacité à y répondre sans délai et à moindre coût, soit les entreprises les plus efficaces (Évaluez si vous en faites partie.)
2026 en chiffres — les entreprises entre l’arbre et l’écorce
Par chance, le Canada a entamé 2025 sur des bases solides ; taux de chômage faible, inflation sous contrôle, taux d’intérêt en baisse, accroissement de la population. Ces facteurs expliquent en bonne partie la résilience de l’économie, malgré le niveau record d’incertitude atteint.
Au tournant de l’année, à force d’encaisser les contrecoups, les fondations commencent à montrer des signes de vulnérabilité.
Prévisions économique de BDC pour 2026:
• PIB réel : 1,0 %
• Taux de chômage : 6,8 %
• Taux de change : 73-74 cents US
• Inflation : 2 %
• Taux directeur : 2,25 %
Les PME se trouvent entre l’arbre et l’écorce : elles doivent absorber la hausse des coûts de certains intrants tout en restant compétitives sur les prix.
Les perspectives concernant le prix du pétrole sont quelque peu préoccupantes pour l’économie. Les prix devraient rester faibles en 2026, oscillant entre 55 $ US et 63 $ US le baril et loin des niveaux élevés des années précédentes, en raison d’une offre excédentaire persistante et d’une demande modérée. Malgré des prix du pétrole plus faibles, les provinces productrices continueront d’afficher de meilleures performances économiques que les autres. D’autre part, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les coûts des entreprises consommatrices d’énergie et les ménages.
Par contre, pour 2026, les perspectives quant au taux de change CAD-USD n’indiquent aucune remontée significative. Le huard pourrait s’apprécier légèrement en début d’année, alors que le différentiel de taux d’intérêt entre les États-Unis et le Canada devrait diminuer.
Malgré un assouplissement du marché du travail, la croissance des salaires ne ralentit pas de façon significative, en raison de changements structurels et démographiques qui touchent le pays. Ainsi, les hausses salariales devraient rester modérées, mais supérieures à l’inflation, en moyenne à 3 %, car la compétition pour attirer et retenir les talents demeure forte.
PME : moins de vitesse, plus de vision
Les perspectives économiques pour 2026 laissent présager qu’une bonne gestion des marges demeurera essentielle à la santé financière des entreprises canadiennes. Alors que le coût de faire des affaires augmentent encore et que les entreprises sont confrontées à des consommateurs plus soucieux de leurs dépenses — miser sur la productivité est incontournable. L’investissement dans la technologie, l’automatisation et la modernisation des processus via l’intelligence artificielle, permet non seulement de compenser la pression sur les coûts, mais aussi d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
Dans un contexte volatil, les organisations qui investissent dès maintenant dans ces solutions se positionnent pour saisir les opportunités lorsque la demande repartira, transformant l’incertitude en avantage stratégique.
En bref…
L'incertitude ne va pas disparaître. Les droits de douane nuisent toujours à l'économie canadienne, mais une récession devrait encore être évitée cette année, soutenue par les dépenses internes du pays. Les entreprises canadiennes doivent continuer d’innover pour s’ajuster à la nouvelle réalité économique et les tendances qui façonneront son avenir.
L’économie canadienne reprend la voie de la croissance
La croissance économique du Canada a repris à un rythme annualisé de 2,4 % au troisième trimestre, ce qui constitue un solide rebond par rapport au taux de croissance négatif de 1,8 % enregistré au deuxième trimestre. Pour les neuf premiers mois de l'année, le PIB a augmenté de 1,2 % par rapport à la même période en 2024. Les premières estimations de Statistique Canada pour le mois d'octobre indiquent un nouveau ralentissement du rythme de croissance.
Tarifs douaniers et gestion des stocks élevés par les producteurs
Le troisième trimestre de 2025 aura été plus positif que prévu, mais certains éléments de cette croissance laissent entrevoir des enjeux quant à la solidité de l’économie. Premièrement, la consommation des ménages a fait volte-face et coupé 0,2 point à la croissance. Puis, les entreprises ont mis un frein à leurs investissements depuis le début de 2025 et le ralentissement s’est poursuivi au troisième trimestre. Heureusement, la reprise graduelle de l’investissement résidentiel aura aidé à compenser ce ralentissement.
Les entreprises ont aussi commencé à écouler leurs inventaires, ce qui nuit aux données sur le PIB, mais qui, dans le contexte, est bon signe pour l’économie. Rappelons que ces inventaires avaient augmenté à vitesse grand V, en première moitié d’année, lorsque les entreprises avaient devancé leurs achats en raison de l'incertitude tarifaire. Avec la demande qui ralentit, les entreprises s’attardent maintenant à une meilleure gestion de leurs stocks.
D’ailleurs, les entreprises (et les ménages) ont diminué leurs achats de produits provenant de l’extérieur du pays. Les importations ont diminué de manière si importante que leur ralentissement explique la majorité de la croissance au T3. À elle seule, la baisse de nos importations aura contribué à augmenter la croissance du PIB réel de 2,9 points par rapport au T2.
On dénote de nouveaux signes de stabilisation dans les secteurs fortement exposés au commerce extérieur, mais quelques signes de ralentissement de la demande intérieure. Par exemple, les exportations canadiennes ont augmenté par rapport au T2, malgré l’augmentation de nombreux droits de douane et l’imposition d’une surtaxe sur de nouveaux produits canadiens dans les marchés américains et chinois. Pour les neuf premiers mois de 2025, l’activité économique des secteurs plus sensibles aux exportations a stagné, enregistrant une croissance de 0,3 % du PIB réel par rapport à la même période en 2024. Ce ralentissement de la croissance semble encore limité, car les autres secteurs ont crû au rythme de 1,8 %.
Faible demande des consommateurs due aux inquiétudes économiques
Les dépenses en consommation sont pénalisées par une faible croissance démographique et un manque de confiance qui entraîne une plus grande prudence. Certaines mesures de la confiance des consommateurs ont affiché une légère hausse des dépenses en novembre, mais elles restent toujours inférieures au niveau de 2024.
Il y avait encore près de 17,5 % des travailleurs qui craignaient de perdre leur emploi – un niveau similaire à celui du T2-2020 quand la pandémie avait forcé une pause généralisée de l’économie. Lorsque les perspectives d’emploi semblent incertaines, ou que des personnes anticipent des ajustements possibles dans leurs conditions de travail, la tendance naturelle est d’accroître leur épargne.
Depuis 2024, on dénote ainsi une augmentation des niveaux de liquidité dans les comptes en banque des ménages. Alors que les taux d’intérêt ont entamé leur descente au pays, cette accumulation laisse présager que les particuliers se mettent effectivement en mode épargne de précaution, en réponse à cette période d’incertitude.
Le marché du travail reste relativement solide
Ainsi, malgré les signes positifs récents, des facteurs tels que la hausse des coûts des ménages et l’incertitude continuent de peser sur le moral des consommateurs. Pourtant l’emploi est relativement solide au pays.
Le rapport sur la population active de novembre dénote encore des gains d’emplois importants au pays, alors qu’il s’est ajouté 53 600 emplois, portant le total à presque de 220 000 à ce jour en 2025 (il reste encore décembre à comptabiliser). Le taux de chômage a donc reculé significativement à 6,5 % entre octobre et novembre. Près d’une personne sur cinq qui était en chômage en octobre s’est trouvé un emploi en novembre.
En septembre, le nombre d'emplois vacants au Canada a augmenté de 25 000, marquant la première hausse mensuelle depuis janvier 2024. Statistique Canada estime qu’il y a encore près d’un demi-million de postes vacants au pays.
L’impact pour votre entreprise
- Le marché du travail s’améliore, mais la prudence des ménages et la montée de l’épargne de précaution limitent la consommation, ce qui pourrait se répercuter sur vos ventes. La demande modérée s’ajoute aux défis de gestion de coût pour les entreprises dont les marges pourraient être comprimées. Misez plutôt sur des gains d’efficacité que de volume.
- Toutefois, la diminution des importations peut créer un espace pour les entreprises canadiennes afin de répondre à la demande domestique. Que vous transigiez avec d’autres entreprises ou directement avec le consommateur, le contexte économique actuel tend à favoriser l’économie intérieure.
- Malgré une légère reprise des exportations, la croissance reste faible dans les industries sensibles au commerce extérieur alors que les tarifs douaniers importants persistent. Les entreprises doivent continuer à ajuster leurs plans face à une croissance volatile et à une compétitivité accrue sur les marchés internationaux.
Résilientes en 2025, les provinces vont croitre mais à des rythmes différents en 2026
Les provinces canadiennes verront leur économie croître en 2026, mais à des rythmes différents à cause des tensions commerciales toujours non résolues et d'autres défis régionaux.
Les provinces les plus touchées en 2025, à savoir l'Ontario et le Québec, connaîtront une nouvelle année marquée par les mêmes défis et une faible croissance.
Les droits de douane plus élevés, imposés en octobre dernier par les États-Unis sur le bois d'œuvre et le cuivre, ajoutent une pression supplémentaire sur le Manitoba et la Colombie-Britannique, ce qui nous amène à penser que 2026 sera une année de faible croissance pour ces deux provinces.
L'Alberta sera en tête en 2026 et la Saskatchewan devrait occuper la deuxième place en termes de croissance économique, malgré les droits de douane sur le canola et la potasse.
Nous prévoyons que les provinces maritimes feront mieux que la moyenne nationale, grâce à de fortes dépenses publiques et à des projets majeurs en Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard.
Colombie-Britannique — Une autre année de résilience
Les droits de douane ont eu un impact modéré sur le commerce, alors que les exportations sont restées stables malgré les baisses dans certains secteurs comme les métaux et le bois. L'activité manufacturière a légèrement augmenté de 0,8 %, mais le marché du travail est resté faible et le chômage a grimpé pour atteindre 6,4 %, se rapprochant des niveaux élevés (6,6 %) observés en 2021.
Malgré des conditions économiques turbulentes, les ménages de la Colombie-Britannique ont dépensé plus en 2025, et les ventes de maisons ont lentement repris. Les consommateurs devraient également être en mesure de dépenser davantage en 2026, mais à un rythme plus lent pendant que l’incertitude persiste et que la croissance démographique ralentit.
Les acheteurs bénéficieront de bas taux d’intérêt, mais nous pensons qu'ils resteront prudents dans ce contexte. À moins d'une avancée majeure dans les négociations commerciales, nous prévoyons une lente amélioration des ventes immobilières l'année prochaine.
De grands projets sont prévus en Colombie-Britannique : le projet d'expansion de la phase 2 de Kitimat et l'expansion de la mine Red Chris dans la province devraient soutenir l'économie. La croissance du PIB devrait être d'environ 1,2 % en 2026.
Alberta — En tête de peloton
L'économie de l'Alberta subit la pression de la baisse de ses exportations, principalement due à la faiblesse des prix du pétrole. Cependant, alors que les prix du pétrole ont considérablement diminué, la province a pompé plus de barils que jamais et a pu diversifier ses exportations vers la Chine. Le fort dynamisme observé en 2025 devrait se poursuivre en 2026, soutenant l'ensemble de l'économie.
Bien que les ventes manufacturières aient chuté de 1,4 %, la province a créé 76 200 emplois depuis le début de 2025 et les ventes au détail ont connu une forte croissance de 5,0 %. Ces solides assises permettront aux Albertains de continuer à dépenser en 2026, mais il faudra un bon coup de pouce pour stimuler le marché immobilier. Les ventes de maisons ont eu du mal à se redresser en 2025, ce qui a fait perdre à la province son statut de marché le plus dynamique du Canada. Nous prévoyons que l'activité immobilière retrouvera son équilibre en 2026, avec une croissance plus soutenable.
Les investissements résidentiels ont atteint des niveaux records en 2025, reflétant une activité de construction robuste. Cette tendance pourrait se poursuivre en 2026, car la province attire toujours plus d'immigrants que le reste du Canada, étant relativement plus abordable.
Les dépenses publiques et une production pétrolière stable resteront les principaux moteurs de la croissance économique : l'Alberta devrait surpasser toutes les autres provinces avec une croissance du PIB de 1,8 % en 2026.
Saskatchewan — Sous pression mais toujours en forte croissance
La Saskatchewan a été confrontée à des défis importants liés aux droits de douane chinois sur le canola et la potasse, de même qu’à la baisse des prix de l'énergie. Les exportations ont chuté de 5 %. Les mêmes difficultés liées au commerce devraient persister en 2026.
Un facteur positif en 2025 s’atténuera toutefois en 2026 : le secteur public a largement contribué à l'emploi en 2025, soutenant les dépenses de consommation. Compte tenu de la restriction prévue des dépenses publiques, nous ne prévoyons pas de contributions positives importantes de la part du secteur public. Cependant, le marché de travail est sain et continuera de soutenir les dépenses de consommation l'année prochaine.
L'exploitation minière contribuera également à la croissance économique, en particulier la potasse et l'uranium. Nous prévoyons que l’exportation de ces produits continuera d'augmenter en raison de la forte demande mondiale et de la hausse des prix.
Des projets majeurs tels que le développement de la potasse à Jansen et l'inclusion de la mine de cuivre McIlvenna Bay Foran dans les initiatives fédérales d'accélération devraient soutenir davantage l'économie. La croissance du PIB devrait augmenter de 1,7 % en 2026.
Manitoba — Les droits de douane freinent la croissance
Les exportations ont chuté de 6 % depuis le début de l'année. La baisse des prix de l'énergie a également pesé sur les exportations, mais ce sont surtout les machines et équipements industriels et les métaux qui ont été touchés. Le secteur manufacturier a suivi la même tendance dans ces deux catégories, entraînant une légère baisse de 0,3 % des ventes totales. La demande pour ces deux catégories ne devrait pas connaître de reprise significative en 2026, notamment en raison des nouveaux droits de douane sur le cuivre et de la faiblesse des intentions d'investissement.
Certains signes positifs sont néanmoins apparus : la province a créé 9 500 emplois et les consommateurs ont augmenté leurs dépenses dans les magasins de détail de 5,3 % pendant la majeure partie de l'année. À l'aube de 2026, avec des fondamentaux relativement solides sur le marché de l'emploi, les Manitobains auraient encore la possibilité de dépenser davantage.
Les dépenses publiques, notamment les mesures d'allègement fiscal et un plan d'infrastructure de 4,1 milliards de dollars, soutiendront l'économie. Nous continuons de prévoir une croissance économique modeste de 1,0 % pour 2026, reflétant l’impact persistant des droits de douane.
Ontario — La province évite la récession malgré les vents contraires
Les droits de douane ont considérablement nui à la croissance de l'Ontario en 2025. Les exportations d'automobiles et de pièces détachées ont diminué de 3,7 % depuis le début de l'année, ce qui a exercé une pression sur plusieurs régions fortement dépendantes de l'industrie automobile, comme Windsor et Guelph. Le marché de l'emploi a connu des difficultés pendant la majeure partie de l'année avant de montrer des signes de reprise à la fin de l'été.
Face à un avenir incertain, les Ontariens ont rapidement reconstitué leur épargne et leur revenu disponible a continué d'augmenter, renforçant ainsi leurs réserves de liquidités. Bien qu'ils aient dépensés plus dans les magasins de détail en 2025, ils sont restés très prudents par rapport aux plus gros achats. Le marché résidentiel a rapidement perdu son souffle cette année, notamment dans la région du Grand Toronto. Le marché des condominiums de la région du Grand Toronto a été le plus touché en 2025, avec une baisse des ventes et des prix atteignant 6,4 % en glissement annuel au troisième trimestre 2025. Dans l'ensemble, les ventes de maisons sont restées inférieures à la tendance et les constructeurs ont reporté leurs projets. 10 000 emplois ont été perdus dans le secteur de la construction depuis le début de l'année.
Alors que nous continuons à nous adapter à l’incertitude et aux nouvelles règles du jeu commercial, nous pensons que le marché du travail continuera à se stabiliser. Les Ontariens vont continuer alors à dépenser de la même façon en 2026. En l'absence d'accord commercial, nous prévoyons une lente amélioration des ventes de logements au fil du temps.
Les dépenses publiques, grâce à des mesures fiscales ciblées, aideront également les industries fortement touchées dans les régions locales à atténuer l'impact et à limiter les répercussions. Il est remarquable de constater que la province la plus touchée aurait évité une récession en 2025. Or, 2026 s'annonce très similaire : nous prévoyons une nouvelle année de croissance affaiblie à 0,7 % en 2026, juste assez pour maintenir la province à flot.
Québec — L'économie tient bon malgré les turbulences
Les droits de douane ont touché certains des secteurs manufacturiers les plus importants du Québec. Les baisses les plus marquées des exportations ont évidemment été enregistrées dans les secteurs de l'acier, de l'aluminium et des produits du bois. Cependant, en ce qui concerne l'aluminium, le Québec a conservé un avantage concurrentiel, notamment en raison de la capacité limitée du côté américain. Dans l'ensemble, le commerce avec les États-Unis semble se stabiliser et devrait continuer à le faire en 2026.
Le reste de l'économie a tenu bon, avec la création de 13 800 emplois, ce qui a renforcé la confiance des consommateurs dans la province. Les Québécois ont en effet augmenté leurs dépenses, alors que les ventes au détail ont progressé de 4,1 % et les ventes de maisons ont augmenté de manière soutenue depuis mars.
Nous pensons que le marché de l'emploi devrait rester solide en 2026, ce qui soutiendra la confiance des consommateurs. Compte tenu de plusieurs facteurs, notamment l'accumulation d'économies importantes résultant d’une plus grande liquidité disponible, des bénéfices tirés de la vigueur des marchés financiers et de la croissance plus forte des salaires, ainsi qu’un endettement moins élevé que le reste des Canadiens, nous pensons que les Québécois pourront dépenser davantage en 2026 malgré l'incertitude. Nous prévoyons également une activité immobilière soutenue, avec une reprise continue à l'horizon. Seul bémol : la croissance démographique de la province ralentit, ce qui limite les bénéfices que l'économie peut tirer de la consommation.
Des projets de grande envergure, notamment l'agrandissement du port de Montréal et les projets d'Hydro-Québec, devraient soutenir la croissance future. La croissance du PIB devrait augmenter légèrement pour atteindre 0,8 % en 2026.
Nouveau-Brunswick — Faible croissance en 2026
L'économie du Nouveau-Brunswick a ralenti en 2025, l'incertitude et les droits de douane ayant eu un impact sur le commerce et la confiance des consommateurs. Les exportations ont chuté de 6 % et la production manufacturière a ralenti. Nous prévoyons une stabilisation des échanges commerciaux avec les États-Unis mais à un niveau plus bas. Comme la province dépend également de la demande interprovinciale, les perspectives moins favorables pour l'Ontario et le Québec exerceront une pression supplémentaire sur le commerce en 2026.
Les ménages sont restés prudents dans leurs dépenses tout au long de l'année. En l'absence d'amélioration notable des différends commerciaux, les consommateurs devraient rester prudents en 2026.
Les dépenses publiques devraient donner un coup de pouce, grâce à un plan d'investissement public de 1,26 milliard de dollars qui contribue à soutenir l'activité économique. La croissance du PIB est prévue à 0,9 % pour 2026.
Nouvelle-Écosse — Légère amélioration en 2026
l'économie de la Nouvelle-Écosse a ralenti en 2025, principalement en raison du secteur des services. Malgré les droits de douane importants sur les exportations de fruits de mer vers la Chine, la province a pu exporter davantage vers d’autres pays tel que le Japon et le Mexique. Le secteur manufacturier est resté résilient, grâce à la forte production d'ordinateurs et d'appareils électroniques.
Le ralentissement du marché de l'emploi a freiné les dépenses de consommation au premier semestre 2025, mais les niveaux sont restés élevés et des signes d'amélioration sont apparus à l'automne. Les ventes de logements ont suivi la même tendance, mais la reprise a été beaucoup plus rapide. À mesure que le marché du travail se stabilise, nous prévoyons une amélioration des dépenses de consommation et du marché immobilier en 2026.
Plusieurs projets majeurs soutiendront la Nouvelle-Écosse dans les années à venir, qu'il s'agisse d'investissements fédéraux dans la défense ou de projets énergétiques. Un plan d'investissement de 3,5 milliards de dollars du gouvernement de la Nouvelle-Écosse soutiendra également l'activité déjà forte dans le secteur de la construction. Nous prévoyons une amélioration progressive de la croissance pour atteindre 1,2 % en 2026.
Île-du-Prince-Édouard — La dynamique de 2025 s'estompera, mais l'économie continuera de croître
Les exportations de la province ont augmenté de 12 %, grâce à la forte demande américaine qui a compensé la baisse des exportations vers la Chine. Le secteur manufacturier a connu une hausse de 10 % et le tourisme est resté robuste.
La demande américaine devrait rester forte en 2026 et la province devrait continuer à attirer des touristes américains et canadiens. Cela soutiendra l'économie l'année prochaine, mais le ralentissement de la croissance démographique aura un effet modérateur sur la province.
Un plan d'investissement de 1,3 milliard de dollars et les développements dans le secteur aérospatial seront des facteurs clés pour les perspectives d’avenir. Nous prévoyons que l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard sera meilleure que la moyenne canadienne, avec une croissance du PIB qui devrait augmenter de 1,2 % en 2026.
Terre-Neuve-et-Labrador — Ralentissement de la croissance en 2026
L'économie de Terre-Neuve-et-Labrador a bénéficié de la réouverture de la plateforme Terra Nova, alors que l'année a été marquée par une forte production pétrolière. Les exportations ont augmenté grâce à la baisse des droits de douane sur l'énergie et à la diversification des marchés, environ 50 % des exportations étant destinées aux États-Unis et 40 % à l'Europe. Malgré la baisse des prix du pétrole, une production plus élevée devrait compenser cet impact. En revanche, les prix des métaux, comme le minerai de fer et le nickel, pourraient continuer à baisser jusqu'en 2026, ce qui exercerait une pression à la baisse sur l'économie.
Bien qu'aucun projet majeur ne soit en cours, un nouvel accord énergétique avec le Québec concernant l'île Gull pourrait créer des milliers d'emplois et soutenir la croissance économique à long terme.
Le ralentissement de la croissance démographique et la baisse des prix de l'énergie et des métaux entraîneront un ralentissement de la croissance en 2026 par rapport à 2025. Le PIB devrait atteindre 1,1 % en 2026.