Indice de santé des PME canadiennes, septembre 2025

L’indice de santé des PME canadiennes combine des données de sondage recueillies par BDC, des données du bureau de crédit Equifax et des données macroéconomiques de Statistique Canada et de la Banque du Canada. Il complète les indices existants et offre une nouvelle perspective sur la santé des entreprises canadiennes. L’indice peut éclairer les décisions d’affaires en matière de stratégie et d’investissement.
Le premier semestre de 2025 a été caractérisé par l’incertitude, troublant les perspectives pour les PME. L’introduction par les États-Unis de droits de douane de 25 % sur les importations de véhicules, d’aluminium et d’acier en mars a fortement pesé sur la confiance des entreprises et retardé les plans de croissance au début du deuxième trimestre.
Toutefois, à mesure que l’incertitude économique baissait au Canada et que l’effet économique réel se révélait moindre que prévu, les inquiétudes ont commencé à se dissiper. Pour l’instant, l’incidence des droits de douane s’est principalement concentrée dans le secteur manufacturier, l’emploi et les dépenses de consommation ayant continué de faire preuve de résilience. L’optimisme a entamé son retour à la fin du deuxième trimestre, mais la confiance des entreprises reste plombée par une croissance de l’économie canadienne en deçà de son potentiel.
À l’horizon, la confiance des entreprises et les prévisions de croissance devraient s’améliorer au cours du troisième trimestre de 2025, mais les perspectives demeurent incertaines. L’état des relations entre le Canada et les États-Unis, les investissements gouvernementaux en infrastructures, dans le logement et la défense et les dépenses de consommation définiront la santé des PME canadiennes dans les prochains mois.
Résultats par région
Au Canada, les prévisions de croissance assombries par les perspectives prudentes
Indice de santé des PME canadiennes, T2 2025
97,0
Différence d’une année à l’autre
-1,6 %
Différence par rapport au trimestre précédent
-2,5 %
L’indice national a poursuivi sa baisse au deuxième trimestre de 2025 pour s’établir à 97,0, en baisse de 2,5 % par rapport au trimestre précédent. L’imposition de droits de douane sur certaines exportations canadiennes vers les É.-U. et la Chine a assombri les perspectives économiques au début du deuxième trimestre, affectant la confiance des entreprises et incitant de nombreuses PME à interrompre leurs projets de croissance.
Les effets de ces droits de douane sur l’économie canadienne se sont, pour l’instant, révélés moins graves que prévu précédemment. Vers la fin du deuxième trimestre, l’incertitude a commencé à se relâcher à mesure que les entreprises et les consommatrices et consommateurs s’adaptaient à l’environnement actuel. Les marchandises conformes à l’ACEUM, globalement à l’abri des droits de douane, ont continué à circuler. Des indicateurs récents laissent entrevoir que le deuxième trimestre pourrait constituer l’abîme du pessimisme de cette année, les demandes en matière de comptes et les dépenses de consommation par carte de crédit ayant atteint les niveaux du quatrième trimestre de l’an dernier. La composante d’environnement d’affaires a également bien résisté, soutenue par un emploi dynamique et une normalisation des taux d’intérêt.
La baisse des taux d’intérêt a également commencé à montrer des effets positifs, les niveaux de défaillance et de situations d’insolvabilité étant demeurées stables pendant le premier semestre de l’année. Ceci a mené à une légère amélioration de la performance du crédit sur une base trimestrielle (+0,7 %), bien qu’en deçà des valeurs de l’an dernier. Globalement, un certain optimisme est revenu avec la poursuite de la consommation. Les entreprises semblent avoir évité les scénarios les plus négatifs liés aux tensions commerciales, mais la confiance reste modeste.


Dans la région de l’Atlantique, un trimestre compliqué
L’indice de la région de l’Atlantique a chuté de 7,8 % au deuxième trimestre, tombant à 93,8, son niveau le plus bas depuis la création de l’indice. Après un départ confiant en 2025, les PME des régions de l’Atlantique ont subi la charge des variations des marchés.
Le déclin a été largement engendré par des prévisions de croissance plus faibles et la détérioration de la confiance des entreprises. Au deuxième trimestre, seulement 8 % des entreprises des provinces de l’Atlantique prévoyaient d’augmenter leurs dépenses d’investissement, tandis que 68 % des entreprises s’attendaient à une dégradation de la situation économique dans les 12 mois à venir.
La performance du crédit n’a que peu varié dans les provinces de l’Atlantique par rapport au premier trimestre, la composante s’établissant à des niveaux vus seulement en 2023. Les situations d’insolvabilité et les montants moyens des prêts en retard ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis le premier trimestre de 2022. Toutefois, les taux de défaillance restent globalement stables. Les taux de défaillance précoces (entre 30 et 60 jours) auprès des prêteurs non financiers restent élevés, mais les taux de défaillance tardive (90 jours ou plus) compensent ce risque.
L’environnement d’affaires plus général a également contribué au ralentissement du deuxième trimestre. Dans les provinces de l’Atlantique, la croissance des salaires a ralenti et l’inflation a chuté à 1 %, le minimum de la fourchette cible de la Banque du Canada. L’incertitude économique est restée une préoccupation majeure, car les droits de douane de 25 % sur les exportations de fruits de mer vers la Chine ont pesé sur les économies de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.


Au Québec, baisse de la confiance au deuxième trimestre
L’indice du Québec a connu une chute brutale au deuxième trimestre pour s’établir à 95,9, un niveau comparable au creux de 2023. Ce déclin reflète la détérioration considérable de la confiance des entreprises et des prévisions de croissance, qui ont chuté de 16,8 % et 6,8 % respectivement, en comparaison avec le premier trimestre de 2025. Les droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium ont eu un effet direct sur l’économie du Québec, ces deux produits représentant 5,1 % des exportations de la province vers les États-Unis. L’augmentation des droits de douane de 25 % à 50 % début juin exacerbera davantage cette pression.
Dans ce contexte, les PME se sont montrées visiblement moins optimistes. Notamment, 70 % d’entre elles s’attendant à une détérioration de la situation économique dans les 12 mois à venir, ce qui représente une augmentation significative par rapport au taux de 45 % en début d’année. Les tensions commerciales et l’incertitude persistante ont fortement pesé sur la santé financière et les ambitions de croissance, menant à des révisions à la baisse relativement aux investissements, aux ventes et aux prévisions d’embauche.
En dépit de cela, les entreprises du Québec sont résilientes, les taux de défaillance et de situations d’insolvabilité étant restées stables au cours des trois derniers trimestres. Tout ceci a mené à une hausse de 0,4 % de la performance de crédit au cours du deuxième trimestre de 2025.
Malgré ces défis, l’environnement économique général est resté stable au deuxième trimestre. L’emploi a résisté, l’inflation s’est maintenue dans la fourchette cible de la Banque du Canada et les PME ont bénéficié de coûts d’emprunt plus faibles que l’an dernier. Ainsi, les demandes de financement des entreprises ont rebondi pour atteindre les niveaux du quatrième trimestre de 2024. À mesure que la bonne santé de l’économie subsistera et que l’incertitude diminuera, l’indice pourrait récupérer une partie de ses pertes au cours du trimestre à venir.


En Ontario, des gains affectés par les perspectives
L’indice de l’Ontario est passé à 97,5 au deuxième trimestre de 2025, soit une baisse de 1,5 % par rapport au premier trimestre de 2025 et de 1,0 % par rapport à la même période l’an dernier.
La confiance des entreprises et les prévisions de croissance ont touché leur plus bas niveau au deuxième trimestre de 2025, l’incertitude économique ayant continué à avoir un effet sur les secteurs de l’automobile, des métaux et de la foresterie. Cette faiblesse s’explique par plusieurs facteurs, notamment les perspectives en baisse relativement à l’économie et aux flux de trésorerie, ainsi que des attentes pessimistes concernant les investissements, les ventes et les embauches pour le second semestre de 2025.
La composante d’environnement d’affaires reste saine en Ontario, compensant partiellement les baisses d’autres composantes de l’indice sur des périodes annuelle et trimestrielle. L’inflation stable, proche de la cible de la Banque du Canada, un marché du travail résilient et la normalisation des écarts de rendement des obligations contribuent à cette amélioration. Les dépenses de consommation moyennes par carte de crédit ont également rebondi pour atteindre les niveaux de 2024.
La performance du crédit en Ontario a été meilleure au deuxième trimestre de 2025, en hausse de 0,5 % par rapport au premier trimestre de 2025. Les défaillances, les situations d’insolvabilité, l’utilisation du crédit et les montants des prêts en retard sont restés stables. En dépit d’attentes réduites, les entreprises restent déterminées à payer leurs dettes et à poursuivre leurs activités habituelles.


Au Manitoba et en Saskatchewan, des prévisions de croissance minées par la confiance, malgré un environnement plus favorable
L’indice du Manitoba et de la Saskatchewan a baissé pour le deuxième trimestre consécutif, à 102,9, soit une baisse de 0,9 % par rapport au premier trimestre de 2025. Toutefois, l’indice reste supérieur à son niveau de l’an dernier.
La baisse ce trimestre est principalement due à un recul de 7,8 % de la confiance des entreprises, causé par des inquiétudes économiques. Les droits de douane et le ralentissement du commerce pèsent sur la croissance, les exportations diminuant depuis le début de l’année. Le Manitoba reste extrêmement sensible à la demande américaine de marchandises produites dans la province, tandis que la Saskatchewan est plus vulnérable aux droits de douane chinois de 100 % sur l’huile et la farine de canola. Cependant, l’augmentation récente des prix du canola pourrait compenser partiellement les répercussions sur la Saskatchewan.
Bien que davantage de PME prévoient un déclin des ventes dans les mois à venir, les intentions d’embauche restent stables. Les intentions d’investissement ont présenté une amélioration, 37 % des PME indiquant planifier d’augmenter leurs dépenses d’investissement. En dépit de perspectives prudentes, la composante d’environnement d’affaires s’est améliorée de 4,4 % par rapport au dernier trimestre, entraînée par des taux d’emploi plus élevés.
La performance du crédit s’est légèrement améliorée au deuxième trimestre, avec 0,1 % de plus qu’au premier trimestre de 2025, mais reste très en deçà du niveau de l’an dernier. L’utilisation du crédit, les taux de situations d’insolvabilité et la plupart des taux de défaillance sont stables depuis 2024. Toutefois, les comptes auprès de prêteurs non financiers en arriérés (entre 30 et 60 jours) et les montants de prêts en retard sont restés élevés, engendrant un risque d’endettement excessif accru pour les entreprises par rapport à l’an dernier. Les plans des gouvernements fédéral et provinciaux d’investissement dans les projets de ressources à grande échelle, en particulier dans les domaines des minéraux essentiels, de l’énergie renouvelable et du développement d’infrastructure, pourraient renforcer l’économie de la région.


En Alberta, une performance économique solide entravée par le pessimisme
Comme pour d’autres régions du Canada, l’indice de l’Alberta est redescendu au niveau de 2023, à 98,2, soit une baisse de 3 % d’un trimestre à l’autre et de 3,6 % d’une année à l’autre.
L’environnement d’affaires en Alberta est positif, avec une inflation à 1,6 %. Le marché du travail demeure robuste et l’écart annuel présente un élan positif, l’amenant au niveau de 2021.
Malgré un léger regain de confiance cet été, les attentes des entrepreneurs n’ont pas évolué et la confiance des entreprises de l’Alberta a atteint son niveau le plus bas au deuxième trimestre. Une baisse de 13,8 % d’une année à l’autre a contribué à la baisse globale de l’indice pour la même période (-2,7 points de pourcentage). La confiance des entreprises a davantage viré au pessimisme en ce qui concerne les prévisions relatives à l’économie et aux flux de trésorerie. Bien que les nouvelles ouvertures d’entreprise et demandes de financement soient demeurées stables, les ventes, les embauches et les intentions d’investissement plus basses ont limité les prévisions de croissance. Ensemble, ces deux composantes ont grandement fait baisser l’indice de l’Alberta au deuxième trimestre de 2025.
Bien qu’en deçà du niveau de l’an dernier, la performance du crédit se distingue en comparaison du dernier trimestre (+0,2 %). Les taux de défaillance et les montants de prêts en retard ont diminué, tandis que les situations d’insolvabilité et l’utilisation du crédit sont restées stables et ont contribué à un environnement de crédit sain. Les entreprises sont demeurées résilientes, menant leurs activités normales en dépit de l’incertitude prolongée en matière de relations commerciales et d’investissement fédéral dans l’industrie pétrolière et gazière


En Colombie-Britannique, nouvelle baisse de la confiance
L’indice de la Colombie-Britannique est tombé à 93,9 au dernier trimestre, en baisse de 1,1 % par rapport au trimestre précédent et de 4,4 % par rapport au même moment l’an dernier. Le facteur principal de cette baisse a été la diminution de la confiance des entreprises, ce qui a influé sur l’indice sur les plans trimestriel et annuel. Ces perspectives de plus en plus prudentes ont également fait baisser les attentes de croissance future. Au deuxième trimestre, 27 % des entreprises de la C.-B. s’attendaient à une baisse de leurs revenus totaux dans les 12 prochains mois.
Au deuxième trimestre de 2025, les PME de la C.-B. ont réduit leurs attentes en matière d’embauche et de ventes pour l’an prochain. Bien que la province soit moins exposée aux droits de douane, l’incertitude a eu une incidence sur le marché de l’immobilier, engendrant moins de ventes immobilières en juin comparativement à l’an dernier. Les salaires et l’emploi plus élevés ont stimulé l’environnement d’affaires ce trimestre, tout en exerçant une influence négative sur l’indice d’une année à l’autre.
La santé des PME montre des signes d’amélioration. La composante de performance du crédit a augmenté de 0,9 % d’un trimestre à l’autre. L’utilisation du crédit a poursuivi sa tendance descendante d’un trimestre à l’autre, tandis que les taux de défaillance et de situations d’insolvabilité sont restés stables par rapport au premier trimestre de 2025. Dans les prochains mois, nous nous attendons à ce que la baisse des taux d’intérêt, la hausse de la confiance et les initiatives gouvernementales en matière de logement et de ressources naturelles stimulent la santé des PME.


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