Voici pourquoi les transferts d’entreprise échouent souvent

En vous préparant aux perturbations, vous augmenterez vos chances de réussir le transfert de votre entreprise.
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Un changement de propriétaire peut s’avérer très perturbant pour une entreprise. Les entreprises ont souvent du mal à atteindre leurs objectifs financiers, ce qui peut aller jusqu’à mettre leur survie en danger.

Un transfert est toujours préoccupant, même si c’est vous qui vendez. Vous voulez vous assurer que l’héritage de votre entreprise perdure, que le processus se déroule sans heurt pour les membres du personnel et que tout financement de fournisseuse ou fournisseur soit remboursé.

«Les gens pensent que tout sera merveilleux après un transfert, mais elles et ils ne se préparent pas suffisamment pour cela, explique Benoît Mignacco, vice-président, Prêts numériques à BDC . Les prévisions sont souvent trop optimistes.»

Benoît Mignacco donne les conseils suivants pour vous aider à maintenir un transfert d’entreprise sur la bonne voie.

1. Préparez-vous aux perturbations

Les propriétaires d’entreprise sous-estiment le stress et les bouleversements qu’entraîne un changement de propriétaire.

«La rentabilité est affectée par les coûts du transfert, l’adaptation à la culture de l’entreprise acquise et les dépenses imprévues, explique Benoît Mignacco. Il est important d’avoir recours à des scénarios hypothétiques pour se préparer aux perturbations.»

2. Assurez-vous une marge de manœuvre en matière de financement

Les transferts sont souvent indissociables d’un endettement important, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour obtenir davantage de fonds si les prévisions ne se réalisent pas. Pour empirer les choses, les entreprises ont souvent recours à des prêts à plus court terme pour financer le transfert. Ces prêts sont assortis de taux d’intérêt plus faibles mais ils doivent être remboursés rapidement. Cela a pour effet de réduire les flux de trésorerie au cours de la période critique de 12 à 24 mois qui suit la conclusion d’un transfert.

Il est donc important que vous teniez compte des conditions de remboursement – et pas seulement du taux d’intérêt – lorsque vous évaluez les options de financement. Certaines institutions prêteuses offrent des exonérations de la partie principale du capital, des périodes d’amortissement plus longues et des options de remboursement souples.

Si vous devez absolument recourir à vos résultats pour rembourser votre dette, qu’adviendra-t-il si vous n’atteignez pas vos objectifs?

«Au début, vous avez souvent besoin de plus de flexibilité, explique Benoît Mignacco. Si vous devez absolument recourir à vos résultats pour rembourser votre dette, qu’adviendra-t-il si vous n’atteignez pas vos objectifs?

Si vous êtes la vendeuse ou le vendeur et que vous assurez le financement de la transaction, demandez à l’acheteuse ou acheteur quelle est la structure de son capital et assurez-vous que l’entreprise disposera d’une base financière solide après la transaction.»

3. Envisagez une succession d’initiées et initiés

Dans le cas d’un rachat par les cadres ou les membres du personnel, celles et ceux qui sont dans la place mettent en commun leurs ressources pour acquérir la totalité ou une partie de l’entreprise. Le financement provient généralement d’une combinaison de ressources personnelles, de financement par des fournisseuses et fournisseurs et de sources externes.

La ou le propriétaire et les cadres doivent d’abord se mettre d’accord sur un prix de vente, qui est confirmé par une évaluation. Elles et ils rédigent ensuite une convention d’actionnaires, approchent les institutions financières et élaborent un plan de transfert qui intègre les questions fiscales.

Le transfert complet des pouvoirs décisionnels et de propriété aux successeures et successeurs peut se faire progressivement, sur une période de plusieurs mois, voire plusieurs années. Les nouveaux propriétaires remboursent ensuite l’institution financière à un moment et à un rythme qui ne ralentiront pas indûment la croissance de l’entreprise.

Comme dans le cas d’une succession familiale, les acheteuses et acheteurs qui sont dans la place connaissent déjà la culture de l’entreprise et la clientèle, et désirent davantage préserver l’héritage de la ou du propriétaire que les acheteuses et acheteurs externes. Une initiée ou un initié est également plus susceptible de préserver la valeur de l’entreprise.

«La culture de l’entreprise est souvent sous-estimée, estime Benoît Mignacco. Avec un transfert à des initiées et initiés, on observe moins de changement dans la culture de l’entreprise, et les membres du personnel se sentent plus en sécurité. La vendeuse ou le vendeur a également un attachement personnel à l’égard des successeures et successeurs et elle ou il veut généralement plus les aider en cas de problème.»

4 conseils pour réussir un rachat par des initiées et initiés

1. Faites preuve de transparence

Il est important d’établir une bonne communication entre la ou le propriétaire et les gestionnaires. Par exemple, la ou le propriétaire doit s’assurer de divulguer pleinement toute l’information sur l’entreprise dont les cadres n’avaient peut-être pas connaissance auparavant.

2. Concentrez-vous sur les aspects financiers

Les rachats par les cadres nécessitent généralement un financement important, ce qui a pour effet de réduire les flux de trésorerie. Il sera donc peut-être nécessaire de réduire les coûts, d’améliorer la productivité ou d’augmenter les revenus. Faites une analyse financière approfondie des flux de trésorerie, du volume des ventes, de la capacité d’emprunt et du potentiel de croissance. Vous disposerez ainsi d’informations précieuses sur les perspectives du rachat.

3. Choisissez des gestionnaires qui ont les bonnes compétences

Les acheteuses et acheteurs devront mettre en place des gestionnaires possédant la bonne combinaison de compétences pour mener à bien la période de transfert et gérer l’entreprise de manière rentable.

4. Conservez de bonnes relations

Mettez en place des stimulants raisonnables pour toutes les personnes concernées. Et n’oubliez pas que si l’offre de rachat échoue, vous devrez probablement continuer à travailler avec les acheteuses et acheteurs potentiels; vous devez donc veiller à ce que les discussions ne soient pas trop animées.

4. Ne comptez pas sur les synergies

Souvent, les synergies espérées entre l’entreprise de l’acheteur et la nouvelle entreprise ne se réalisent pas après le transfert; ou bien, elles sont souvent moins importantes que prévu ou mettent plus de temps à se concrétiser.

Un processus formel d’intégration post-fusion augmentera vos chances d’obtenir tous les avantages d’une acquisition. Il vous permettra d’établir les objectifs de l’acquisition, puis de mettre en place une structure de gestion de projet pour garantir une intégration adéquate des deux entreprises.

5. Favorisez une gestion solide

L’équipe de direction est la clé d’un transfert d’entreprise réussi. Il est recommandé que les gestionnaires aient une bonne compréhension de l’entreprise et une stratégie de croissance bien articulée. «La force, l’expérience et la proactivité de l’équipe de direction sont déterminantes pour l’avenir.»

Pour en savoir plus, téléchargez notre guide sur la vente d'entreprise.

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