Comment l’entreprise vancouvéroise Zymeworks est devenue une leader mondiale dans la lutte contre le cancer
Lorsqu’on demande à Ali Tehrani, président et chef de la direction de Zymeworks, ce qui caractérise les propriétaires d’entreprise, il répond: «Les propriétaires d’entreprise rêvent l’impossible. “Non” et “C’est impossible” ne font pas partie de leur vocabulaire.»
Il s’agit d’une philosophie qui a permis à Ali Tehrani de faire de Zymeworks une des entreprises de biotechnologie les plus dynamiques au Canada. En fait, lorsque Zymeworks est entrée en bourse en 2017, c’était la première fois en 10 ans qu’une entreprise du secteur des sciences de la vie était cotée simultanément à la Bourse de Toronto et à la Bourse de New York.
Zymeworks est maintenant l’une des sociétés de biotechnologie les plus importantes et qui affichent la croissance la plus rapide au Canada, avec une capitalisation boursière supérieure à un milliard de dollars.
Le premier appel public à l’épargne (PAPE) a été une autre étape clé des 15 années qu’a passées Ali Tehrani à développer des médicaments vitaux pour les patientes et patients ayant le cancer, des maladies auto-immunes ou des maladies inflammatoires. Ali Tehrani et son équipe ont fait bien du chemin depuis la création de Zymeworks en 2003.
«Nous sommes un modèle de ténacité. À nos débuts, c’était le monde des mille et un refus, se souvient l’entrepreneur. Maintenant que nous avons des contrats potentiels en pharmaceutique d’une valeur de près de 8 milliards de dollars et deux médicaments nous appartenant entièrement qui sont à l’étape des essais cliniques, il est plus facile d’attirer l’attention.»
Les plateformes technologiques novatrices de Zymeworks permettent aux médicaments d’être développés et testés de façon plus rapide et rentable en combinant la simulation par ordinateur à une nouvelle approche en ingénierie des protéines. Ainsi, les entreprises pharmaceutiques peuvent faire passer plus rapidement que jamais les médicaments à potentiel élevé à l’étape des essais cliniques.
Cette vision a convaincu plus que des investisseuses et investisseurs. La liste d’entreprises partenaires d’Ali Tehrani compte maintenant neuf entreprises pharmaceutiques qui analysent plus de 46 traitements potentiels.
Une voie à suivre
Pour Ali Tehrani, le fait d’avoir recueilli près de 60 millions de dollars américains dans le cadre du PAPE a démontré que son approche «rationnelle» à l’égard du développement des médicaments est maintenant intégrée aux pratiques de l’industrie pharmaceutique. Et la somme de plus de 300 millions de dollars américains mobilisée lors de rondes de financement subséquentes est venue confirmer encore davantage la valeur croissante de l’entreprise.
Malheureusement, il s’agit d’une voie que trop peu d’entreprises canadiennes financées par du capital de risque ont suivie. Entre 2013 et 2018, seules 11 de ces entreprises ont été acquises pour plus de 200 millions de dollars, et seulement 18 ont réalisé un PAPE avec succès.
En tant qu’investisseur en capital de risque le plus actif au Canada, BDC Capital s’est déjà attaquée au problème en faisant évoluer sa stratégie d’investissement direct pour s’assurer que les entreprises qui sont à un stade avancé ont accès à du financement de croissance sans interruption. La Banque modifie aussi sa stratégie d’investissement indirect pour faciliter la création de grands fonds privés qui peuvent offrir des financements plus importants.
À ce chapitre, Zymeworks constitue un exemple typique. En 2016, le Fonds Soins de santé de BDC Capital a mené une ronde de financement mezzanine de 61,5 millions de dollars américains pour soutenir Zymeworks. Depuis, l’équipe d’investissements en soins de santé de BDC a créé un nouveau fonds en soins de santé – appelé Amplitude – axé sur la médecine de précision, dans le cadre duquel on continue de bâtir et de faire croître des entreprises concurrentielles à l’échelle mondiale comme Zymeworks.
Continuer de rêver grand
Ali Tehrani admet d’emblée que Zymeworks a fait face à son lot de problèmes de croissance, relatant ses années intermédiaires difficiles et un moment où le compte de banque de l’entreprise ne contenait que 300 $.
«Nous attendions une ronde de financement et un remboursement d’impôts du gouvernement, en espérant qu’ils n’allaient pas être retardés, se souvient Ali Tehrani. Il aurait été facile pour nous d’abandonner et de viser moins haut, mais nous avons continué de rêver grand, et avons fait ce qu’il fallait pour survivre et atteindre l’objectif global.»
Au cours des années difficiles, l’entreprise a développé ses plateformes technologiques, courtisé des clientes et clients et fait évoluer son modèle d’affaires. Nous voulions concevoir un modèle d’affaires qui n’était pas binaire, c’est-à-dire qui ne dépendait pas du succès d’un seul produit», explique Ali Tehrani.
Il y avait deux flux de revenus potentiels: l’un était d’accorder des licences pour l’utilisation de la technologie de Zymeworks et l’autre était de développer nous-mêmes des médicaments. «Que l’un ou l’autre fonctionne, nos investisseuses et investisseurs allaient être satisfaits. Si les deux fonctionnaient, elles et ils allaient être enchantés», résume l’entrepreneur.
Des contrats en pharmaceutique de plus grande envergure après le PAPE
En 2011, tout le travail acharné d’Ali Tehrani avait commencé à être récompensé lorsque Zymeworks a annoncé sa première collaboration en matière de recherche avec le géant de l’industrie Merck & Co. Depuis, il y a eu l’attention de tout le monde s’est portée sur le fait qu’on continue de décrocher des contrats d’une telle valeur avec les plus grandes entreprises pharmaceutiques au monde», raconte Ali Tehrani.
À ce jour, l’entreprise a conclu des ententes avec neuf entreprises pharmaceutiques, certaines parmi les plus importantes au monde. Ces partenariats représentent 46 tirs au but potentiels, totalisant près de 8 milliards de dollars américains en revenus potentiels futurs pour Zymeworks.
L’entreprise a également continué de faire avancer ses propres médicaments contre le cancer dans le processus d’essais cliniques. Les deux médicaments en question pourraient devenir des médicaments vedettes.
L’art d’expliquer les grandes idées
Né en Iran, Ali Tehrani a obtenu son baccalauréat et sa maîtrise en biochimie aux États-Unis avant de s’installer à Vancouver où il était candidat au doctorat à l’Université de la Colombie-Britannique en 1997. Il est tombé amoureux de la ville et de ses études. contrats plus importants basés sur des modalités et des structures encore plus favorables.
Ali Tehrani a tôt fait de se rendre compte que ses aptitudes complétaient bien celles de ses condisciples. «Je suis à l’aise de parler avec n’importe qui. Plusieurs scientifiques hors pair sont tout l’opposé et ne souhaitaient qu’œuvrer dans les sciences, explique l’entrepreneur. Ça m’a semblé être une combinaison gagnante. Je n’ai peut-être pas les idées les plus audacieuses, les plus folles, mais je sais comprendre et représenter les personnes qui ont ces idées!»
Alors qu’il terminait son doctorat en microbiologie et immunologie, Ali Tehrani a remarqué le besoin d’appliquer une approche informatique aux problèmes en biotechnologie. Il a fait équipe avec son partenaire de laboratoire Anthony Fejes pour trouver des idées. En s’appuyant seulement sur un concept, un trio d’anges financiers a investi 120 000 $ pour que les deux hommes lancent Zymeworks.
Ne pas se nuire à soi-même
Ali Tehrani attribue le plus clair du succès de l’entreprise à son équipe et à ses actionnaires. Il croit que des propriétaires d’entreprise peuvent se nuire à elles-mêmes ou eux-mêmes. «Vous êtes votre pire adversaire lorsque vous trouvez mille et une raisons pour ne pas faire quelque chose. Ne laissez personne démolir votre idée par peur ou par jalousie, mais si elles et ils posent des questions, écoutez et prenez ce qu’elles et ils disent en considération.»
Même si Ali Tehrani est ravi du positionnement actuel de son entreprise, il souligne que le chemin pour s’y rendre n’a pas été facile. «C’est difficile de motiver une équipe et de garder un équilibre lorsque personne ne sait, ou ne se soucie de savoir, qui vous êtes. Vous ne pouvez pas embellir la réalité et vous devez montrer que vous êtes en meusre de faire des choses.
Si vous avez du succès, vous pourrez inévitablement satisfaire tout le monde – les actionnaires, le personnel et la clientèle. À mon avis, nous aurons véritablement réussi lorsque nous renverrons des patientes et patients à la maison auprès de leurs proches.»