Vendre aux grandes entreprises en misant sur les critères ESG

Mesurer votre rendement actuel

Avant de faire quoi que ce soit, il importe de savoir d’où vous partez et à quelles initiatives vous devez accorder la priorité. Un bon point de départ est l’évaluation gratuite «B Impact» qui mesure comment:

• vous dirigez votre entreprise;
• vous traitez votre personnel;
• vous interagissez avec la collectivité;
• vous gérez votre impact sur l’environnement;
• Et si ce que vous vendez comporte ou pas un avantage inhérent.

Mieux respecter les critères environnementaux

Les considérations environnementales peuvent être divisées en sept éléments dans la méthodologie ESG:

1. L’énergie
2. Les gaz à effet de serre
3. L’eau
4. La pollution
5. Les déchets
6. Les matériaux
7. L’empiétement sur les écosystèmes

«Il faut prendre un pas de recul pour regarder comment l’environnement et la communauté autour de l’entreprise sont affectés par ses activités, indique Hugo Jabbour. Par exemple, comment s’approvisionne-t-elle en énergie pour son chauffage et pour faire fonctionner ses machines? Comment s’approvisionne-t-elle en matières premières? Comment livre-t-elle ses produits finis?»

Vous pouvez effectuer un audit énergétique pour comprendre vos dépenses en énergie ou un audit de votre gestion des déchets.

Ensuite, l’entreprise peut regarder quels sont les gestes à poser pour réduire son empreinte environnementale. Par exemple, elle peut laisser tomber des énergies fossiles pour se tourner vers des sources d’énergie renouvelable, trouver des sources de matières premières plus près pour réduire les kilomètres parcourus et opter pour des modes de livraison plus verts.

Mieux respecter les critères sociaux

En ce qui concerne l’aspect social, il convient de se demander comment votre entreprise contribue au développement de son personnel, des communautés desservies par ses activités et de la société en général.

«Il faut aussi penser aux personnes qui sont employées par l’entreprise, affirme Hugo Jabbour. Par exemple, est-ce que l’organisation pose des gestes en faveur de la diversité? Est-ce qu’elle offre des conditions de travail intéressantes et un climat sain?»

Il faut aussi penser à votre chaîne d’approvisionnement. «Prenez le temps d’analyser vos sources d’approvisionnement et, aussi, celles de vos fournisseurs et fournisseuses, explique Hugo Jabbour. C’est certain que ce n’est pas si évident, mais prendre le temps de discuter de ces questions avec vos partenaires est un bon premier pas.»

D’ailleurs, une grande tendance pour tenter de réduire les risques dans la chaîne d’approvisionnement est de la raccourcir. «Plus la chaîne est longue, moins on arrive à avoir une vision sur ce que font les entreprises qui fournissent les entreprises qui vous fournissent, indique Hugo Jabbour. Choisir des fournisseuses et fournisseurs locaux permet d’avoir un meilleur contrôle, en plus de réduire le transport nécessaire et les délais d’approvisionnement.»

Mieux respecter les critères de gouvernance

Votre clientèle s’attend à ce que votre entreprise soit gérée selon les plus hautes normes de qualité. Par exemple, il importe d’avoir des voix diverses au sein de votre conseil d’administration et de la haute direction. «La présence de femmes, notamment, est beaucoup mise de l’avant maintenant, indique Hugo Jabbour. De plus en plus aussi, on valorise la présence de gens de différentes cultures.»

Ce n’est pas qu’une question de se donner bonne conscience. Avoir une haute direction et un conseil d’administration diversifiés permet à l’entreprise d’avoir différents points de vue. Ainsi, l’entreprise réduit ses angles morts.

«L’entreprise doit faire attention à une foule d’éléments, comme les questions d’éthique et de transparence, affirme Hugo Jabbour. Elle doit aussi porter de l’intérêt aux relations avec les différentes parties prenantes comme le personnel, les actionnaires et les communautés autochtones. Pour y arriver, elle doit mettre en place une stratégie qu’elle appliquera chaque fois qu’elle développera un nouveau projet.»

Comment mettre en valeur les gestes de votre entreprise?

Le marché est en évolution. Plusieurs grandes entreprises demandent maintenant aux fournisseuses et fournisseurs potentiels de remplir des formulaires sur leurs pratiques ESG dans le processus de sélection pour l’approvisionnement. Passer aux actes maintenant pourrait vous donner une longueur d’avance sur la concurrence.

Il en va de même pour les consommatrices et consommateurs qui portent une attention grandissante aux critères ESG lorsque vient le moment de faire un achat.

Toutefois, il faut faire attention pour ne pas poser des gestes qui pourraient s’apparenter à de l’écoblanchiment, une technique de marketing qui consiste à se donner une image d’entreprise écoresponsable alors que la réalité est tout autre.

«Maintenant, toutes les entreprises font du vert, il y a une foule d’étiquettes sur les produits et il peut y avoir de la confusion, indique Hugo Jabbour. Les entreprises doivent faire attention à ce que leurs paroles se reflètent dans leurs actes.»

Parce que la société a changé. «La petite action ne suffit plus, précise-t-il. Recycler et réduire l’utilisation de papier au bureau, par exemple, ne suffit plus à une entreprise pour se distinguer.»

Vous devez entreprendre une réelle démarche pour réaliser des changements en tenant compte de votre secteur d’activité et de votre province. Vous devez aussi aller parler avec les gens auprès de qui vous vous approvisionnez et à votre clientèle.

«Il faut leur demander ce qu’elles et ils veulent, quels sont leurs grands enjeux et ce que vous pouvez faire, comme entreprise, pour les aider à atteindre leurs objectifs, ajoute-t-il. Parfois, seulement ouvrir la discussion peut vous permettre d’aller vers des solutions plus durables qui existent déjà, ou d’en créer de nouvelles avec leur appui.»

Devez-vous obtenir une certification?

Des appels d’offres exigent certaines certifications. Par exemple, ISO 14001 pour un système de gestion environnemental s’applique à tous les secteurs d’activités, quoi qu’elle soit le plus souvent utilisée dans le domaine de la fabrication. Cette certification propose un cadre que les entreprises ou organisations veulent mettre en place un système efficace de gestion environnemental.

La certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design (LEED^®) de son côté est très populaire dans le domaine de l’immobilier. Il s’agit d’une marque internationale d'excellence pour les bâtiments durables. Les certifications Breeam et Energy Star sont aussi populaires dans ce domaine d’activité.

Pour l’approvisionnement en papier, on va exiger fréquemment la certification de l’aménagement forestier FSC. Pour les produits d’entretien ménager, ce sera souvent la certification ÉcoLogo.

Même si aucune certification n’est exigée, en obtenir une est une façon pour une entreprise de prouver qu’elle pose vraiment des gestes pour être plus durable. Par exemple, il y a B Corp.

«C’est une certification réputée et c’est évident qu’elle permet de se démarquer de la concurrence, indique Hugo Jabbour. C’est une façon de montrer que vous faites un travail de diligence sur votre entreprise. Cela peut aider à vous faire confiance. Donc, au-delà de vous aider à faire des affaires, ces certifications vous aident à créer des relations.»

Réduction de coûts et gestion des risques

Mettre en place une stratégie de développement durable peut vous procurer des avantages au-delà de votre position sur le marché.

Par exemple, effectuer les vérifications ESG permet de passer en revue tous vos postes de dépenses. «Souvent, vous verrez des dépenses inutiles et d’autres que vous pourrez facilement réduire, par exemple en consommation d’énergie et en transport, constate Hugo Jabbour. Agir sur ces différents éléments aura des impacts sur la société et sur l’environnement, mais aussi sur vos finances.»

De plus, réfléchir à ces questions pourrait vous permettre de repérer des éléments qui risquent de devenir problématiques.

«Pensez à la photo de la tortue de mer avec une paille de plastique dans le nez qui a fait le tour du monde en 2015, indique Hugo Jabbour. À partir de ce moment, il était très mal vu pour une entreprise de servir des pailles en plastique. Tout le monde a voulu s’approvisionner en pailles en papier, ce qui a mis une pression sur la chaîne d’approvisionnement. Or, une entreprise qui réfléchit à ses impacts sur l’environnement a vu bien avant la photo de la tortue qu’il est préférable de trouver des solutions de rechange aux produits de plastique à usage unique.»

Ainsi, entreprendre une réflexion sur les critères ESG peut donner lieu à certains changements dans l’entreprise qui vous permettront d’être à l’avant-garde.

«Cela peut venir avec certains coûts à assumer sur le coup, mais ces investissements entraîneront des bénéfices à long terme, explique Hugo Jabbour. Par exemple, ils pourront vous permettre d’aller chercher une nouvelle clientèle ou de nouveaux actionnaires qui souhaitent se positionner du côté de la solution.»

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Les critères ESG dans votre entreprise

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