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Publié dans The Hill Times le mercredi 14 juin 2023

Pourquoi le développement avec un grand D est-il important pour le Canada? – Le modèle du capital de risque

La semaine dernière, BDC a publié l’édition 2023 de son rapport sur la situation du capital de risque au Canada, dont l’un des constats est que ce secteur et les centres d’innovation qu’il soutient demeurent robustes en dépit du ralentissement mondial. La route a cependant été longue pour l’écosystème canadien du capital de risque et, chez BDC, nous sommes bien placés pour le savoir puisque nous accompagnons ce secteur depuis 2011.

À l’époque, les rendements sur les investissements étaient faibles et très peu de gens croyaient que l’industrie du capital de risque pourrait un jour croître ou devenir concurrentielle. Après 40 années consacrées à aider les entrepreneures et entrepreneurs du Canada à faire prendre de l’expansion à leurs entreprises, BDC avait un point de vue privilégié sur ce qui fait qu’une petite entreprise est mûre pour la croissance, et elle savait que cela pourrait contribuer à transformer l’écosystème canadien du capital de risque. Mes prédécesseurs se sont alors posé trois questions: Était-il nécessaire que BDC aide le secteur canadien du capital de risque? Était-ce possible? Et, si oui, comment?

Était-ce nécessaire?

La réponse à la première question était la plus facile parce qu’elle portait sur le développement – représenté par la lettre «D» dans le sigle BDC – qui est au cœur même de notre institution. Notre pays, dont l’économie est structurellement et géographiquement différente de celle des autres membres du G7, doit aborder la croissance et la productivité différemment des autres. Et c’est ce que font ses sociétés d’État, parmi lesquelles figure BDC.

Le capital de risque est un moteur essentiel de la croissance économique. Il stimule l’innovation et l’emploi, et c’est pourquoi dès 2011, mes prédécesseurs à la tête de BDC se sont donné comme défi de décupler la croissance du secteur canadien du capital de risque pour le faire passer de 1 milliard à 10 milliards de dollars en 10 ans. Mais il fallait pour y arriver un investisseur phare, rôle que la Banque a su assumer avec brio. Non pas parce que le capital de risque était bon pour BDC, mais parce que cela aurait des répercussions positives réelles pour l’économie canadienne.

Était-ce possible?

La réponse à la deuxième question allait de soi pour mes prédécesseurs car, étant des spécialistes des PME, ils avaient effectué une foule de recherches. Ils savaient pertinemment que BDC était capable d’aider le secteur, mais qu’il n’existait aucune garantie de succès. Malgré tout, leur engagement n’a jamais fléchi et ils ont maintenu le cap. Les investissements en capital de risque ont augmenté chaque année de 22 % depuis 2014, contre 1,3 % au cours de la décennie précédente. Les fonds d’investissement canadiens continuent de générer des rendements supérieurs à 15 %, même dans le contexte actuel, alors qu’ils enregistraient des pertes de 9 % il y a à peine 10 ans. Aujourd’hui, BDC est l’investisseur en capital de risque le plus important et le plus actif au Canada. 

Comment?

L’un des éléments clés de l’approche de développement de BDC a consisté à tirer parti de nos investissements et à s’en servir comme points d’ancrage sûrs pour attirer des capitaux du secteur privé. C’était la réponse à la troisième question, qui réside dans ce que nous appelons maintenant «l’effet d’attraction». Une transaction à la fois, nous avons trouvé de nouvelles façons de créer des occasions attrayantes qui ont fait en sorte que chaque dollar investi par la Banque a permis de mobiliser six dollars de plus auprès du secteur privé.

L’un des aspects les plus importants d’une banque de développement est sa capacité à générer un soutien commercial dans l’intérêt du Canada. BDC a effectivement pour rôle de créer de nouveaux segments de marché afin de contribuer à la croissance de l’économie canadienne. En tant que société d’État, nous jouons un rôle important pour combler les lacunes ou amortir les chocs en périodes de ralentissement économique, comme en témoignent l’augmentation de 40 % de notre clientèle depuis le début de la pandémie ainsi que l’accroissement de nos investissements en capital de risque, qui s’est chiffré à 40 % au cours des deux dernières années.

Cela dit, la nature unique d’une société d’État commerciale est de jouer un rôle de catalyseur, axé sur une raison d’être, pour relever les défis importants sur les plans économique et social. BDC a osé rompre avec la tradition et a essuyé, à l’époque, de nombreuses critiques affirmant qu’elle visait trop haut et qu’elle n’avait pas sa place dans le monde du capital de risque. Aujourd’hui, le secteur accorde une grande importance à notre leadership dans l’écosystème. Les choses ont bien changé en 10 ans!

Les sociétés d’État servent de pont entre le public et le privé et maîtrisent les deux cultures. Elles peuvent et devraient avoir une plus grande incidence sur le développement économique et social du Canada. De nombreux défis – économiques, climatiques et sociaux – nous attendent, et nous sommes prêts à les relever.

Le modèle de BDC nous a montré qu’avec ses sociétés d’État, le Canada dispose d’outils uniques qui peuvent aider notre pays à tracer sa propre voie, même s’il faut s’aventurer en terrain inconnu. Il s’avère que nous excellons quand nous osons rêver grand.

Isabelle Hudon est présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada

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